Reine de cendres d'Erika Johansen

Je n'avais pas entendu parler de cette trilogie mais j'ai craqué entre deux trains à Noël. Je viens seulement d'avoir le temps de l'ouvrir.

Après la mort de sa mère la reine Elyssa, Kelsea Raleigh a grandi en exil, loin des intrigues du Donjon royal où son oncle a pris le pouvoir. Le jour de ses dix-neuf ans, une garde l’escorte de son repaire à la capitale, où elle doit reconquérir la place qui lui revient de droit. Kelsea ne s’est jamais sentie aussi peu capable de gouverner. Pourtant, les atrocités qu’elle découvre vont la pousser à commettre un acte d’une incroyable audace, qui jette tout le pays dans la tourmente. 

Erika Johansen (1978 - ), auteur américaine, est diplômée de l'Iowa Writers' Workshop. Elle a été avocate. Son premier roman, The queen of the Tearling, est un succès. Sa saga du Tearling devrait compter 7 opus. Une adaptation cinématographique est annoncée, avec Emma Watson au casting.

J'ai été surprise dans le bons sens avec ce livre. Je m'attendais à un petit roman de fantasy sympa. C'était une erreur : Reine de cendres s'avère un grand roman de fantasy avec des enjeux grandioses et une héroïne charismatique. J'ai eu un mal de chien à lâcher le roman à chaque fois que je devais aller travailler ou me coucher. 

Au début, on se demande un peu où on va avec cette gamine élevée loin de tout qui traverse le pays avec une escorte récalcitrante.  Et puis très vite l'action apparaît et les décisions s'enchaînent, de même que les rencontres. Johansen crée un monde complexe mais passionnant, post-moderne, croisement d'une époque redevenue féodale, d'un développement proche de l'ère victorienne, le tout -et ça me rendrait dingue-, sans livres ou presque. Elle le décrit par touches successives sans gros pavé descriptif qui étouffe la narration. 

Kelsea est une héroïne qui s'ignore, qui s'interroge, qui se remet en question mais qui a un véritable sens de la justice. Courageuse, parfois jusqu'à l'inconscience, elle s'expose au danger. Elle est épaulée par un capitaine de la garde aussi effrayant qu'attachant, le bien dénommé Massue. Le Fetch semble être un allié de poids, pour le moment. Ses ennemis, Thorne et la reine Mort restent encore mystérieux mais promettent. Bien que quelques clichés soient à déplorer, on veut en savoir plus. Roman d'apprentissage autant que d'exposition, ce premier opus promet une saga riche, à la fois politique, militaire, d'aventures, avec un peu de romance.

9/10