Phantom thread
Dans les années 50, le couturier de
renom Reynolds Woodcock et sa sœur Cyril règnent sur le monde de la
mode anglaise. Célibataire endurci, il collectionne les femmes qui lui
servent à la fois de muses et de compagnes jusqu’au jour où la jeune et
très déterminée Alma les supplante toutes. Mais cet amour va bouleverser une routine jusque-là ordonnée
et organisée au millimètre près.
Je ne sais pas quoi penser de ce film. Il est élégant comme les tenues incroyables qu'il montre. Il est mélancolique et sombre comme les musiques assourdissantes qui nous déconcentrent. Il est hanté par trois personnages névrosés, bourrés de défauts et néanmoins attachants. Daniel Day-Lewis campe, à sa façon aussi charismatique qu'inquiétante, Reynolds, couturier de génie, lunatique, ogre dévorant tout autour de lui. Vicky Krieps explose en ingénue pas si naïve tandis que Lesley Manville lui oppose un jeu monolithique et glacial. Ce tango, tantôt à deux, tantôt à trois, vénéneux à souhait, explore les relations de couple qu'il soit amoureux ou fraternel. Parfois longuet, le film s'avère d'une beauté visuelle indéniable, tant au niveau de la photographie que des costumes, en un mot : somptueux, mais guère émouvant. Un affrontement splendide et tendu qui risque de valoir un oscar à Daniel Day-Lewis, encore.
8/10
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