Cessez-le-feu
1923. Georges, héros de 14 fuyant son passé, revient en France après une
vie nomade et aventureuse en Afrique. Il y retrouve sa mère et son frère Marcel, invalide de guerre
muré dans le silence. Peinant à retrouver une place dans cet après-guerre où la vie a continué sans lui, il rencontre Hélène, professeure de langue des signes.
Voici un film un peu étrange : il ne manque pas de charme, traite d'un sujet intéressant mais s'avère complètement décousu. Le charme, c'est Romain Duris, à la fois sauvage et blessé en traumatisé de guerre. Il est accompagné par Céline Salette et son regard aiguisé, Maryvonne Schiltz, formidable en mère inquiète et Grégory Gadebois, véritable colosse imposant sa présence physique et sa fragilité, émouvant. Tout le casting est d'une grande justesse. La première scène, éprouvante de réalisme, vous place immédiatement dans le sujet : ceux qui ne sont pas revenus de la 1ère Guerre Mondiale et ceux qui sont revenus, mais dans quel état ? Visuellement, Courcol oppose les tourments intérieurs de ses personnages aux paisibles paysages bretons baignés de soleil dans une reconstitution soignée mais pas clinquante des années folles. Dans sa réalisation, j'ai parfois décelé un petit côté saga de l'été adaptée d'un roman. Pourtant, si le film est littéraire, c'est une œuvre originale. On sent qu'il s'agit d'un premier film car beaucoup de choses sont évoquées : le difficile retour, l'Afrique, le trafic d'art natif, les traitements médicaux ou plutôt leur absence, le deuil parfois tardif, la culpabilité, l'amour, la fraternité... Le film veut aborder tellement de thèmes que certaines pistes sont esquissées puis oubliées. Le passage africain, traité trop longuement et répétitif, coupe le film et crée un creux dans le rythme. La fin m'a beaucoup émue, comme d'autres scènes. Ce film a aussi le mérite de traiter intelligemment et finement de son sujet en comptant sur l'intelligence du spectateur.
7/10
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