Split
Kevin a déjà révélé 23 personnalités à sa psychiatre dévouée, le docteur Fletcher,
mais l’une d’elles reste enfouie au plus profond de lui. Poussé à
kidnapper trois adolescentes, Kevin devient dans son âme et sa chair, le foyer d’une
guerre que se livrent ses multiples personnalités.
Le film est assez étrange du fait de son thème : la pathologie discutée des personnalités multiples. On s'éloigne toutefois de la psychiatrie pure pour glisser dans le fantastique. Une atmosphère lourde et chargée d'angoisse règne dans les sous-sols comme dans la magnifique cage d'escaliers de la psy. Ce quasi huis-clos, tendu, tient le rythme malgré ses 117 minutes parfois un peu glauques. James Mc Avoy est impressionnant et carrément flippant. Chacune de ses personnalités est bizarre au mieux, complètement psychopathe au pire. La VF ne rend pas hommage à son talent à mon avis (mais je n'avais pas le choix). Anya Taylor-Joy campe, avec talent et une belle expressivité, une ado dont on découvre peu à peu le passé qui permet de comprendre ses réactions. Betty Buckley joue la psy compréhensive et bien intentionnée mais loin de se douter du danger que représentent certaines des personnalités de Kevin. Kevin que l'on aperçoit à peine d'ailleurs tant il se fait bouffer par ses alter-ego bavards, très bavards. D'ailleurs, je ne vois pas l'intérêt de donner 23 personnalités à Kevin puisque seules une demi-douzaine apparaissent. A moins que, comme la fin le suggère, il y ait une suite. Je l'espère parce que le final ambigu est frustrant. Je ne vois pas non plus l'intérêt de l'enlèvement de trois filles quand une seule se révèle vraiment importante, les deux faire-valoir manquent cruellement d'épaisseur, comme le scénario, qui s'appuie beaucoup trop sur la prestation grande classe des comédiens.
7/10
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