Joyland
Stephen King est un auteur que j'apprécie beaucoup. J'ai une nette préférence pour ses nouvelles mais en général, je ne suis pas déçue. Le seul truc, c'est que parfois ses romans sont un peu longuets et traînent en longueur. Je n'ai jamais pu finir Bazaar et Shinning est un brin ennuyeux selon mes critères. Avec ce roman court, j'avais bon espoir d'être tombée sur un opus intéressant.
En 1973, Devin Jones, étudiant, vient travailler pour l'été à
Joyland, le parc d'attractions de Heaven's Bay, en Caroline du Nord.
Il apprend le métier sous la houlette de Lane Hardy, Fred Dean et
Gary Allen, trois forains expérimentés, et se lie d'amitié avec
deux autres saisonniers, Erin Cook et Tom Kennedy. On lui raconte
aussi l'histoire de la jeune femme assassinée par un tueur en série
dans le train fantôme et dont le spectre hante depuis l'attraction.
Devin traverse une période de profonde déprime car sa petite amie
l'a quitté mais il se découvre un talent particulier pour jouer le
rôle de Howie, le chien qui est la mascotte du parc.
On ne présente plus Stephen King mais des fois qu'un jeune public tombe sur ce blog...
Stephen King (1947 - ) a publié son premier roman en 1974 et est
rapidement devenu célèbre pour ses contributions dans le domaine de
l'horreur mais a également écrit des livres relevant du
fantastique, de la fantasy, de la science-fiction et du roman
policier. Il a publié plus
de cinquante romans, dont sept sous le pseudonyme de Richard Bachman,
et environ deux cents nouvelles, dont plus de la moitié sont réunies
dans dix recueils de nouvelles. Depuis un grave accident survenu en
1999, il a ralenti son rythme d'écriture, quoique ces dernières années aient été très productives.
Ses livres ont été
vendus à plus de 350 millions d'exemplaires. Longtemps dédaigné par les critiques
littéraires et les universitaires, il a acquis plus de considération depuis les années 90.
Il a souvent été critiqué pour son style familier, son recours au
gore et la longueur jugée excessive de certains de ses romans. À
l'inverse, son sens de la narration, ses personnages vivants et
colorés, et sa faculté à jouer avec les peurs des lecteurs ont
toujours été salués. Il a remporté de nombreux prix littéraires
: 13 Bram Stoker, 7 British
Fantasy, 5 Locus, 4 World Fantasy,
1 Hugo, 1 O. Henry Award et 1
Edgar-Allan-Poe. Il a reçu en 2003 la médaille de la National Book
Foundation pour sa contribution à la littérature
américaine et a été décoré de la National Medal of Arts en 2015.
Ses ouvrages ont souvent été adaptés pour le cinéma ou la
télévision avec des fortunes diverses.
Difficile d'émettre un avis sans dévoiler l'intrigue mais je vais essayer.
Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en commençant le livre parce que la quatrième de couverture du format poche est assez énigmatique. Il s'agit d'une histoire de passage à l'âge adulte le temps d'un été et d'un automne. Il s'agit aussi de la fin du premier amour. Devin entraîne le lecteur dans le monde étrange et fascinant des forains dans les 70's, mélange de camaraderie, de dur labeur, de joie, d'arnaque et de plaisanteries.
Devin est un personnage attachant, avec sa peine de cœur et sa gentillesse. Annie et Mike le sont plus encore. Ils sont les principaux et efficaces vecteurs d'émotion du roman.
Au niveau de l'intrigue, elle est lente et avance à petits pas mais pas une once d'ennui pendant la lecture. Avec King, on sait qu'une fois entré(e) dedans et bien ancré(e), il est dur -très dur- de lâcher son livre. La partie policière n'existe qu'en filigrane, comme un discret fil rouge dont le dénouement n'est pas la partie la plus importante du livre. D'ailleurs, j'ai vite pressenti qui est le tueur de la maison de l'horreur. C'est un bref roman passionnant qui se lit rapidement et facilement. L'écriture de Stephen King est reconnaissable et transparaît à chaque page, ses obsessions aussi, y compris celle de l'enfant spécial, avec un don. Il n'oublie pas non plus de distiller une bonne dose d'ironie qui m'a souvent fait sourire. Ici, le lecteur trouve mystère et nostalgie plutôt que fantastique franc ou horreur qui fait se planquer sous sa couette. C'est une vraie réussite.
9/10
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