Le diable danse à Bleeding Heart Square d'Andrew Taylor
Ne connaissant pas l'auteur, j'ai surtout été intriguée par le titre et la couverture.
A Londres, en 1934, Lydia Langstone fuit la société aristocratique
et son mari violent pour une petite pension de famille. Elle tente de
renouer avec une vie plus modeste et plus indépendante. Elle se
trouve rapidement confrontée à détranges événements : une
disparition inexpliquée, un rôdeur autour de la maison, etc. Selon
la légende londonienne, le diable danse à Bleeding Heart Square,
cette fois il serait plutôt tapi dans l'ombre, en silence, attendant
son heure.
Andrew Taylor (1951 - ) a exercé toutes sortes de métiers :
constructeur de bateaux, ouvrier, enseignant, libraire, chargé
d'édition. Depuis 1981, il est écrivain à plein temps. Il a écrit
de nombreux romans, principalement des policiers et des thrillers. Il
collabore régulièrement à l'Independent et au Times.
Le démarrage est un peu long et il m'a parfois été difficile de me retrouver dans les personnages dont les liens sont complexes. L'enquête est menée de façon très lente, par toutes petites touches, si bien qu'elle passe au second plan, en faveur de l'étrange atmosphère de la pension et des aventures des deux protagonistes : Lydia et Rory. Malgré un style agréable, il faut s'accrocher pour finir ce roman dont on peut avoir l'impression que l'intrigue n'avancera jamais. Toutefois, celle-ci, quoiqu'embrouillée, est plaisante à suivre, notamment parce que le contexte historique de l'entre deux guerres anglais, alors que l'ancien monde s'effondre entre traumatisme de la 1ère guerre mondiale et montée des fascismes, est passionnant.
C'est certes un thriller mais aussi est peut-être surtout l'histoire de l'émancipation d'une femme dans les années 30. J'ai cependant pensé que celle-ci était très -trop- rapide, que Lydia s'arrangeait très vite et très bien de son changement de statut et de situation financière. La plupart des personnages sont multidimensionnels. Beaucoup ont des défauts et des qualités. Cependant, il est dommage que certains soient seulement des "méchants" très méchants vraiment vilains.
L'intrigue est bien construite mais j'ai regretté qu'elle se base sur autant de coïncidences et qu'elle soit si complexe. Les brefs passages écrits à la première personne du singulier s'adressant à un mystérieux personnages sont sarcastiques et permettent une étrange respiration. Le final est un peu décevant, trop court, trop brusque.
En bref, Andrew Taylor est ici bien meilleur dans la description d'une époque et d'une ambiance que dans l'intrigue policière.
6/10
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