Une femme dimple et honnête de Robert Goolrick
Ce livre est le dernier prévu pour mon fameux voyage en train et finalement lu un peu plus tard. Je l'avais remarqué lors de sa sortie en grand format et le titre m'était resté dans un coin de la tête. Cependant, vu la quantité de livre que j'achète, je dois me contenter, à quelques exceptions près, tant pour des raisons de prix que de place, des formats poches.
Wisconsin, automne 1907. Sur un quai de gare, Ralph Truitt, magnat
local craint et respecté, attend un train en retard alors que
s'annonce une tempête de neige. Ce train renferme son dernier
espoir, une promesse de bonheur et d'harmonie retrouvée. Ralph
Truitt a placé plusieurs mois auparavant une annonce dans les
journaux, dans laquelle il a écrit qu'il était à la recherche
d'une femme fiable, ayant renoncé aux illusions romantiques, mais
sachant apprécier le confort d'un foyer. Dans le train, Catherine
Land s'apprête à le rencontrer. Elle lui a répondu qu'elle était
cette femme simple et honnête qu'il appelait de ses vœux. Pour
mieux l'en convaincre, elle se débarrasse de ses derniers atours de
courtisane et se déguise en cette épouse modèle qu'elle compte
bien incarner à la perfection, le temps de parvenir à ses fins.
Robert Goolrick (1948 - ) vit à New York. Il est l'auteur de The
End of the World as We Know It, un récit acclamé par la
critique américaine. Une femme simple et honnête son premier
roman, N°1 sur la liste du New York Times, fera prochainement
l'objet d'une adaptation cinématographique confiée au réalisateur
David Yates. Féroces a reçu en France un accueil prodigieux
de la part des critiques, des libraires et des lecteurs. Robert
Goolrick reçoit le Prix Virgin Megastore 2012 et le Grand prix des
lectrices de Elle 2013 pour Arrive un vagabond.
Je m'attendais à un livre différent aussi les premiers chapitres m'ont-ils réellement surprise et j'ai dû me forcer un peu pour continuer. Je pensais lire un roman peut-être plus lisse, plus romantique mais plus enlevé aussi. Je me suis trouvée face à un drame psychologique en quasi huis clos qui plonge dans les états d'âmes de ses trois personnages principaux, qui, il faut le dire, sont dans un état mental discutable.
La surprise passée, j'ai découvert des personnages torturés par le passé, leur conscience, la culpabilité, les remords et les regrets, la vacuité de leur vie, le désir de mort, le sexe, surtout le sexe. Car il est beaucoup question de sexe dans ce livre, sorte d'exutoire à leur désespoir, de voie vers l'oubli. Une femme simple et honnête est un roman sombre, âpre, peuplé d'êtres tourmentés dans les paysages désolants de l'hiver. Je n'ai pas aimé la narration répétitive qui tourne en rond et répète à l'infini les mêmes choses : la dureté de l'hiver, les gens qui deviennent fous, les tourments inchangés des personnages, sans cesse, en boucle, non seulement plusieurs fois dans le livre mais parfois dans le même chapitre. Je m'explique : l'auteur décrit un sentiment, passe une ligne et recommence, parfois, il passe une ligne et recommence encore. J'avais compris la première fois, merci. Je me demande quelle serait la durée du roman sans ces répétitions sensées donner de l'épaisseur aux personnages alors qu'elles ne font que lasser le lecteur. Du reste, ces derniers n'en manquent pas : ils sont complexes et contradictoires, obsessionnels mais guère attachants. Trop froids, trop dénués de vraies émotions, ou peut-être trop désespérés. Seule Catherine échappe à ce vide. Goolrick décrit avec talent mais jusqu'à la nausée le désir sexuel. Si bien que la sensualité promise n'est pas, ou rarement, au rendez-vous. Je retiens plutôt l'excellente description de la vie dans l'Amérique du début du XXème siècle.
Malgré ces défauts, j'ai suivi avec un certain plaisir et une certaine impatience les "aventures" quasi immobiles de ces étranges personnages. Talent de la plume tout de même ? Sans doute.
5,5/10
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