L'ombre du vent de Carlos Ruiz Zafon
Je n'ai finalement pas attendu longtemps avant de lire le premier volume de la trilogie du Cimetière des livres oubliés. Ni à lire d'ailleurs.
Dans la Barcelone de l’après-guerre civile, « ville des prodiges » marquée par la défaite, la vie est difficile, les haines rôdent toujours. Par un matin brumeux de 1945, Sempere le libraire emmène son fils, Daniel, dans un lieu mystérieux du quartier gothique : le Cimetière des Livres Oubliés. L’enfant, qui rêve toujours de sa mère morte, est ainsi convié à un étrange rituel qui se transmet de génération en génération : il doit y « adopter » un volume parmi des centaines de milliers. Là, il rencontre le livre qui va changer le cours de sa vie et le marquer à jamais : L’Ombre du Vent de Julian Carax.
Carlos Ruiz Zafon (1964 - ) est un auteur et scénariste espagnol
vivant aux États-Unis. Il a gagné plusieurs prix dont le prix
Femina en 2004 et le prix Michelet en 2005. En plus de Marina, il a
écrit deux trilogies : Le cimetière des livres oubliés et la
Trilogie de la brume.
En jetant un œil aux critiques portant sur Le jeu de l'ange, je m'étais aperçue que certains trouvaient les deux livres redondants. Oui et non. L'auteur traite toujours des mêmes thèmes -la fin de l'enfance, les premiers émois adolescents, Barcelone, ses rues, ses bâtiments, le mal, les livres, l'écriture, l'amour fou et tragique, la cruauté. Pourtant, cet opus y ajoute l'amitié adolescente et ses suites, les contraintes sociales pesant particulièrement sur les filles et les domestiques, la guerre en Espagne, les opportunistes psychopathes. Il est plus ancré dans la réalité que Le jeu de l'ange, sous toutefois se départir de l'atmosphère gothique, sombre, envoutante qu'affectionne Ruiz Zafon. Toutefois, mon erreur dans l'ordre de lecture s'est révélée chanceuse car L'ombre du vent se déroule de nombreuses années plus tard. Deux points communs entre les deux opus : le cimetière des livres oubliés bien sûr et la librairie Sempere.
Daniel est un garçon sympathique et passionné. Fermin est très attachant, souvent drôle. J'ai regretté que Bea et Tomas ne soient pas encore plus développés. Les seconds rôles sont riches, tous intéressants. Grâce aux personnages et à l'écriture magnifique de l'auteur, on est plongé dans l'ambiance sombre de la Barcelone d'après-guerre et on suit les aventures tantôt drôles, tant effrayantes, voire angoissantes de Daniel, qui, malgré l'auto-critique dont il fait preuve, ne manque pas de courage.
Le livre fait plus de 600 pages et pourtant il se lit vite car les chapitres s'enchaînent intelligemment. De plus, il s'avère difficile de le lâcher tant on est immergé dans l'histoire. Il n'y a pas à dire, j'adore cet auteur.
9/10
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