La vie devant moi de Nils Tavernier / Sobre et oppressant /
En 1942, Tauba, une adolescente pleine d’énergie, échappe de
justesse avec ses parents à la rafle du Vel d’Hiv. Un couple, les Dinanceau,
leur propose de les cacher provisoirement dans un minuscule débarras de leur
immeuble, sous les toits de Paris. Malheureusement, ce qui devait être
temporaire s’éternise, et la famille s’enfonce dans le silence et l’immobilité.
Le film retranscrit très bien l’atmosphère étouffante de cette chambre de bonne,
l’attente, la peur constante, la dépression qui guette. Dommage, ce qui rend
palpable l’ennui étire trop le rythme du film qui frôle parfois l’ennui. Violette
Guillon, épatante en adolescente encore mal dégrossie mais pleine de résilience,
Adeline d’Hermy, entre abnégation et découragement, et Guillaume Gallienne, un
brin sous-exploité, interprètent avec sensibilité une famille unie, dépassée
par les évènements. Sandrine Bonnaire, Laurent Bateau, Claude Mathieu, Rode Paradot
et Bernard Le Coq viennent parfois rompre leur isolement et la monotonie de
leurs jours, souvent avec une mauvaise nouvelle. Certains personnages, comme
les Dinanceau auraient pu être plus montrés et développés, notamment pour faire
un parallèle entre leur apparente liberté et l’enfermement. Les images d’archives
sont tantôt pertinentes, tantôt de trop. Elles ajoutent un cadre réaliste comme
pour appuyer le récit de ce huis clos plein de silences, et parfois d’émotion.
7,5/10
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