L'attachement de Carine Tardieu / Touchant et juste /
Sandra, quinquagénaire
farouchement indépendante, partage soudainement et malgré elle l’intimité de
son voisin de palier et de ses deux enfants. Contre toute attente, elle
s’attache peu à peu à cette famille d’adoption.
Librement adapté d’un roman
d’Alice Ferney que je n’ai pas lu (encore), cette comédie dramatique délicate
évoque les sujets favoris de l’auteur : les liens, le deuil, la famille.
Ici, il s’agit d’une famille de cœur entre un père, son beau-fils, sa fille, sa
voisine, le père du garçon, la grand-mère maternelle… Des liens se nouent entre
cet homme paumé par un deuil brutal et imprévisible et une célibattante libraire
à l’indépendance carapaçonnée. On suit leur cheminement cahoteux, voire
chaotique, tandis que l’enfant grandit. Tendre, parfois acide, amusant, écrit,
et bien écrit, le film n’offre aucune originalité formelle mais détourne
certains codes de la comédie romantique avec un brin de malice. Pourquoi ça
marche ? Je ne sais pas bien. On est embarqué dans cette histoire, émus,
touchés, par ces personnages aussi dysfonctionnels qu’attachants campés par des
comédiens investis, notamment Valeria Bruni-Tedeschi, pleine de nuances, Pio
Marmaï, émouvant, et Raphaël Quenard, étrange mais magnétique. Ces tranches de
vie, filmées avec délicatesse par Carine Tardieu dont j’apprécie le travail,
ont un côté naturaliste qui touche par sa justesse.
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