Maria de Pablo Larraín / Très beau mais creux /
La vie de la plus grande
chanteuse d’opéra du monde, Maria Callas, lors de ses derniers jours, en 1977,
à Paris.
L’angle choisi m’a déroutée : la dernière semaine de la cantatrice
qui remonte le fil de ses souvenirs en parlant à un journaliste imaginaire. La
réalisation, crépusculaire et élégante, reconstitue bien les époques et compte
bien rafler des prix de photographie, notamment via les flashbacks en noir et
blanc. Quasi aucun personnage secondaire à part le couple de domestiques d’une
loyauté et d’une patience angéliques, tout le scénario se réduit à une Maria
vieillissante évoquant les silhouettes de son passé. Angelina Jolie, dont les
doigts sont singulièrement crochus et tout en articulations, incarne pleinement
la Callas dans toutes ses dimensions : diva capricieuse, femme amoureuse,
cantatrice sur le déclin. Elle porte toute l’émotion du film avec brio.
Évidemment la B.O est magnifique, et l’actrice a dû produire un travail certain
pour que sa voix puisse être mixée à celle de Maria Callas. Tout cela est bien
joli, mais c’est un peu long, d’autant que je n’ai jamais pu rentrer
complètement dedans. Trop d’esthétique et pas assez de contenu. Cette évocation
d’une femme secondaire ne dépasse pas la surface, ne faisant qu’effleurer les fêlures
profondes qui sourdent sous le vernis de la diva.
6/10
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