The bikeriders de Jeff Nichols / En demi-teinte /
Kathy, jeune femme au tempérament bien trempé, croise Benny,
qui fait partie de la bande de motards des Vandals, et tombe aussitôt sous son
charme. Alors que les motards accueillaient tous ceux qui avaient du mal à
trouver leur place dans la société, les Vandals deviennent une bande de voyous
sans vergogne.
J’aime bien Mud et Midnight special et j’adore Loving du même
réalisateur. Vu le casting, je plaçais beaucoup d’espoir dans ce nouveau film.
Or je suis un peu déçue. Le côté naturaliste de Nichols convenait mieux à un
couple aimant et paisible qu’à une bande de motards. De plus, la narration est
faite par Kathy qui a un ton assez négatif. Face à elle, deux taiseux, si bien
qu’elle parle tout le temps, partageant sa perception, tandis qu’eux ont
rarement la parole. Malgré le talent de Jodie Comer, elle n’apparaît pas
sympathique. Tom Hardy et Austin Butler campent avec charisme deux passionnés
de moto mais surtout de l’idée de la liberté. Le premier excelle en chef de
club vieillissant et dépassé – peut-être le personnage le plus émouvant, sinon le seul, le second en cogneur impulsif fuyant toute forme
de responsabilité. Au passage, la scène la plus torride du film est loin d’être
celle que l’on aurait pu imaginer. Dans un contexte trop peu développé, le scénario,
tiré d’un livre de photos et d’entretiens, manque de corps et de souffle :
il ne se passe pas grand-chose : des bagarres de bikers bourrés, des défis
de mâles alpha, beaucoup de picole et de clopes, plus que de balades à moto d’ailleurs.
C’est surtout une bande de paumés plus ou moins inquiétants, avec des looks
parfois carrément flippants, qui finit par disparaître faute de pouvoir s’adapter
à la nouvelle époque au tournant des années 60-70, par ailleurs reconstitué
avec précision, et intégrer les vétérans du Viêt-Nam, complètement déphasés. Dommage,
le film ne décolle pas.
6,5/10
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