En attendant la nuit de Céline Rouzet / Prévisible /
Philémon est un adolescent pas comme les autres : pour
survivre, il a besoin de sang humain. Dans la banlieue pavillonnaire un peu
trop tranquille où il emménage avec sa famille, il fait tout pour se fondre
dans le décor. Jusqu'au jour où il tombe amoureux de sa voisine Camilla et
attire l’attention sur eux…
Je voulais donner une chance au fantastique
français, il n’y en a pas tant que ça. Ça partait plutôt bien avec du mystère
et une ambiance assez oppressante avec ces montagnes menaçantes, ce voisinage
de banlieue proprette et cette famille qui vit à moitié dans la cave. Le film
est lent, puis s’accélère pour une dernière demi-heure tendue. Malheureusement,
ce film souffre des travers inhérents semble-t-il au cinéma français : notre
vampire en devenir, métaphore du bouillonnement hormonal et émotionnel de l’adolescence,
est au bord de la dépression. Il a une relation trouble avec sa mère – œdipe
bonjour – et avec sa copine qui semble fascinée juste parce qu’il est
moins hâbleur que son petit-ami qui est, évidemment, un crétin. Le problème c’est
que l’érotisme latent n’est pas exploité, la sauvagerie, latente elle aussi,
non plus, comme si le développement du scénario avait été freiné à coups de
barrières infranchissables : ah non, ça on ne peut pas le faire. Mathias
Legoût Hammond campe son personnage avec un mélange de sensibilité et sauvagerie
maîtrisée. Élodie Bouchez et Jean-Charles Clichet jouent un couple parental
dépassé mais compréhensif. La famille est sympathique mais n’agit pas toujours
avec discernement. Le scénario, trop prévisible, souffre de l’ombre de certains
films et de la faiblesse des dialogues sans que la réalisatrice n’apporte rien
d’autre qu’une atmosphère lourde et un drame adolescent déjà vu. C’est dommage,
il y avait beaucoup de potentiel.
5/10
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