Mystère à Venise de Kenneth Branagh / Boursouflé /
Venise, veille de la Toussaint, quelques années après la fin de la Seconde Guerre mondiale. C’est là que vit désormais Hercule Poirot, aujourd’hui retraité. Il reçoit chez lui une vieille amie, Ariadne Oliver, écrivaine de romans policiers, qui lui demande de l’accompagner à une séance de spiritisme pour prouver qu’il s’agit d’une imposture.
J’avais moyennement apprécié Le crime de l’Orient-Express,
détesté Mort sur le Nil, je ne me suis donc pas rendue avec optimisme à cette
séance. Ce n’est pas un mauvais film, ce n’est même pas nécessairement un
mauvais Agatha Christie, qui a effectivement écrit quelques nouvelles
fantastiques. Le problème, c’est que ce n’est pas un bon Poirot : Poirot
est profondément croyant et il s’inquiète de son apparence, de son âge, du Bien
et du Mal, du vieillissement de ses cellules grises mais guère de surnaturel,
même s’il lui arrive de s’en servir pour son coup de théâtre final. Ici, le
personnage est déprimé et suivi par un garde du corps complètement hors sujet
et une Ariadne Oliver trop remaniée essaie de lui remonter le moral. Branagh n’a
pas compris l’essence du personnage et ne cesse de le dénaturer. Quant à
l’intrigue, je n’ai plus exactement tête celui du Crime d’Halloween mais il y a
là aussi un gros remaniement. De surcroît, impossible de dire comment il arrive
à ses conclusions puisqu’on ne voit rien et que tout est assez tiré par les
cheveux. Cela dit, l’atmosphère –ultra sombre sur le fond et la forme – est
oppressante, notamment grâce à la B.O et au travail sur la lumière, le suspense
et le casting tiennent la route. Dommage que la mise en scène soit si boursouflée.
Le dénouement manque de la grande révélation théâtrale avec explications qui
fait le charme des romans avec Poirot.
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