House of Gucci de Ridley Scott // Tape à l'œil //
À la fin des années 1970, l’empire italien de la mode est à un tournant critique de son histoire. Si l’entreprise rayonne désormais à l’international, elle est handicapée par des rumeurs de malversations financières, une innovation en berne, une dévalorisation de la marque et une famille déchirée par les luttes de pouvoir intestines. Entrée en scène d'une manipulatrice ambitieuse, ça ne pouvait que mal finir.
La bande annonce promettait beaucoup, le film tient peu, malheureusement. J'ai été frappée par le montage complètement azimuté : scènes coupées trop tôt ou trop tard, sans maîtrise des ellipses temporelles. De la part d'un réalisateur aussi expérimenté, cela surprend. Cela dit, je n'ai pas trouvé le temps long malgré quelques petits ventres mous, rien de grave de ce côté. J'ai plutôt aimé le casting, Lady Gaga, excellente dans l'avidité sans fin de tout posséder, Adam Driver, génial et élégant, Al Pacino, toujours aussi charismatique, sont excellents. Deux erreurs de casting à regretter tout de même : Jared Leto et dans une moindre mesure Camille Cottin. Cette dernière joue bien mais pourquoi choisir une Française pour jouer une Italienne ? Quant au premier, pourquoi grimer un acteur à ce point tout en le laissant en roue libre ? Ses scènes sont carrément pénibles. Il existe forcément des acteurs bedonnant et atteint de calvitie qui auraient été moins ridicules et auraient moins gesticulé. Sans parler de l'accent ridicule. Ah ! L'accent. Celui de Leto est le pire mais je ne vois pas l'intérêt de prendre un pseudo accent italien alors que les personnages parlent anglais pendant tout le film. De surcroît, celui-ci, clinquant, manque de saveur, et de personnages sympathiques : les Gucci sont un nid de vipères dans lequel même les pièces rapportées mordent sauvagement. J'ai également trouvé que le personnage de Maurizio subit un très brusque changement de caractère, passant d'étudiant à l'élocution timide et embarrassée heureux de jouer avec des camions à sale con égoïste et adultère. Cela pourrait être comique si ce n'était gênant. D'autant que le résultat de tout ce bruit est d'une platitude extrême. Même la B.O semble en décalage, pas mauvaise, au contraire mais inadaptée aux scènes qu'elle accompagne. Restent les costumes incroyables et les décors. De la grandeur et de la décadence de la famille Gucci, reste surtout la décadence.
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