Une fille facile de Rebecca Zlotowski

Naïma a 16 ans et vit à Cannes. Alors qu'elle se donne l'été pour choisir ce qu'elle veut faire dans la vie, sa cousine Sofia, au mode de vie attirant, vient passer les vacances avec elle. Ensemble, elles vont vivre un été inoubliable. 

Que dire de ce film ? Quelques heures plus tard, je ne sais toujours pas ce que j'en pense. Je n'ai suivi ni l'"affaire", ni la carrière de Zahia et ça ne m'intéresse guère. Une interview de la demoiselle et de la réalisatrice m'a intriguée. J'ai voulu me faire mon propre avis malgré mes réticences, notamment quant à la plastique très arrangée de la principale intéressée. Zahia Dehar est-elle une bonne actrice ? Une actrice tout court ? Dans quelle mesure le personnage lui ressemble-t-il ? Difficile à déterminer. Son corps bouffe l'écran et pourtant, bizarrement, elle est assez effacée. Incarne-t-elle un stéréotype ? Celui de l'escort sexy, un peu vulgaire, libérée, sans moralité ? Sofia est plus complexe que ça. Le film a pour lui une photographie lumineuse et réussie qui bénéficie des magnifiques paysages du Sud de la France mais pâtit de quelques plans - peu nombreux - dont la crudité n'apporte rien et d'autres d'une longueur inutile. La bande originale, variée, fonctionne bien. Quant au scénario, léger et prévisible, il raconte, sur fond de lutte des classes, l'été d'une jeune fille qui devient une femme sous le regard bienveillant de sa cousine, adepte du "vivre et laisser vivre" volontiers lascive, disons libérée et celui de Philippe, un type dont le boulot reste nébuleux mais dont le comportement a beaucoup d'élégance. Benoît Magimel est formidable dans ce rôle. Mina Farid joue bien mais manque de charisme pour marquer. Nuno Lopes campe un type aussi séduisant que mystérieux. La courte apparition de Clotilde Coureau vaut surtout pour son piquant échange avec la bimbo qui en a aussi sous le capot. Intriguant et charnel.

7/10