La délicatesse de David Foenkinos
Ayant terminé mon Christie, je me trouve sans livre pour reprendre mon train. Je pique donc La délicatesse à ma mère. Je l'ai déjà lu, c'est parfait pour le train.
David Foenkinos (1974 - ) est victime à seize ans d'une infection à
la plèvre qui l'oblige à passer plusieurs mois à l'hôpital. C'est
sur son lit de convalescent qu'il commence à dévorer les livres,
puis à peindre et à jouer de la guitare. Il étudie les lettres à
la Sorbonne et parallèlement la musique dans une école de jazz, ce
qui l'amène au métier de professeur de guitare. Le soir, il est
serveur dans un restaurant. Après une poignée de manuscrits ratés,
il trouve son style, poste son premier roman Inversion de
l'idiotie, refusé par tous les éditeurs sauf Gallimard qui le
publie en 2002, avec lequel il obtient le Prix François-Mauriac.
C'est avec Le Potentiel érotique de ma femme, qui obtient le
prix Roger-Nimier en 2004, que la carrière de l'auteur décolle
vraiment. Parallèlement à ses fictions romanesques, il publie Les
Cœurs autonomes, roman inspiré de l'affaire Florence Rey et, en
2010, un livre consacré à John Lennon. En 2009, il publie La
Délicatesse, qui constitue le véritable tournant de sa
carrière. Le livre est encensé par la critique et se retrouve sur
toutes les listes des grands prix littéraires : Renaudot, Goncourt,
Fémina, Médicis et Interallié. Il obtiendra finalement dix prix et
deviendra un phénomène avec l'édition Folio, dépassant le million
d'exemplaires. En 2011, avec son frère Stéphane, il co-réalise le
film La Délicatesse, adaptation de son roman éponyme. Le
film sera nommé deux fois aux Césars 2012, pour le César de la
meilleure adaptation, et pour le César du meilleur premier film. En
2014, il co-adapte son roman Les souvenirs. En 2014, avec son
roman Charlotte, David Foenkinos connaît la consécration.
Finaliste du Prix Goncourt, il obtient finalement plusieurs grands
prix littéraires, dont le Prix Renaudot et le Goncourt des lycéens.
Il obtient également le Globe de Cristal du meilleur roman de
l'année 2014. Ses romans sont traduits dans une quarantaine de
langues.
Nathalie et François sont heureux, s'aiment et semblent avoir la vie
devant eux. Mais, un jour, la belle mécanique s'enraye. François
décède brutalement. Le cœur de Nathalie devient une forteresse sur
laquelle même les plus grands séducteurs vont se heurter. Sauf un :
Markus, un collègue terne et maladroit, sans séduction apparente, qu'elle embrasse un jour sur un coup de tête.
L'ayant déjà lu, je me souvenais que j'avais bien aimé, que j'avais éprouvé le frisson caractéristique d'un livre qui m'a touchée au cœur. La raison pour laquelle l'alchimie de ce roman opère sur moi reste un sérieux mystère. Je n'apprécie pas tellement ce genre de littérature d'habitude et pourtant j'adore celui-ci. L'écriture de Foenkinos me semble parfois trop simple et trop explicative (eh ! David, je sais lire entre les lignes, pas besoin de me faire un dessin) mais elle emporte le lecteur dans cette drôle d'histoire d'amour qui n'avait rien au départ pour exister. C'est plus fort que moi, ça m'émeut.
J'aime l'élégante Nathalie qui se noie dans le travail pour oublier sa souffrance et a finalement un coup de folie comme un coup de pied au fond du bassin. J'aime l'étrange Markus, doux géant maladroit mais toujours prévenant. Même Charles m'amuse, avec son obsession amoureuse contrariée pour Nathalie. J'aime aussi les intermèdes iconoclastes entre les chapitres et les notes de bas de page en forme de clin d'œil au lecteur. C'est léger, très léger bien sûr, car ce roman porte très bien son titre. Il y est question de délicatesse, sous toutes ses formes : celle d'une femme blessée, celle d'un Suédois plein de doutes mais aussi de tendresse, l'absence de celle d'un homme dépassé par ses propres sentiments.
Il faut prendre cette œuvre pour ce qu'elle est : un roman léger, pétillant, charmant, pas un chef d'œuvre, une étrange alchimie bercée de folie douce. Bref une gourmandise de vacances qui fait sourire, distrait et même émeut.
9/10
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