La fleur de verre de George R. R. Martin
Attirée par la jolie couverture et le nom de l'auteur, j'ai récemment acheté ce recueil de nouvelles.
Un mystérieux artefact qui permet de changer de corps... au prix d’un sacrifice terrible. Une étrange auberge où l’on croise de curieux voyageurs... mais où personne n’est ce qu’il prétend être. Des enlèvements inexpliqués... Une ancienne petite amie un peu trop envahissante... Une lutte entre le Bien et le Mal digne des meilleurs pulps des années 1950... Les nouvelles de George R. R. Martin sont autant de redoutables récits à
l’écriture implacable, où se côtoient horreur, fantastique et
science-fiction.
George R. R. Martin (1948 - ) a écrit des fan fictions dès
l'adolescence et remporte en 1965 un Alley Award. Diplômé en
journalisme et objecteur de conscience, il accomplit, au lieu de
partir au Viêt Nam, deux ans de volontariat dans le cadre du
programme de la guerre contre la pauvreté. Ensuite, il devient
superviseur de tournois d'échecs, puis professeur de journalisme.
Dans le même temps, il écrit des nouvelles de science-fiction qui
lui valent une certaine reconnaissance. Il remporte en 1975 le prix
Hugo du meilleur roman court pour Chanson pour Lya. En 1975,
il se marie avec Gale Burnick mais le couple divorce en 1979. La même
année, Martin devient écrivain à plein temps. En 1980, il remporte
le prix Hugo, le prix Locus et le prix Nebula pour sa nouvelle Les
Rois des sables. Il aborde aussi le genre de l'horreur avec ses
romans Riverdream (1982) et Armageddon Rag (1983). Au
milieu des années 80, il travaille pour la télévision comme
scénariste pour La Cinquième Dimension et La Belle et la Bête,
participant aussi à la production de cette dernière série. Une de
ses nouvelles, Le Volcryn, est adaptée au cinéma avec le
film Nightflyers en 1987. Parallèlement à ces travaux, il entame
dès 1987 un travail d'éditeur avec une série nommée Wild Cards.
Au début des années 90, il revient à l'écriture en entamant le
cycle de fantasy Le Trône de Fer (A Song of Ice and Fire).
Les trois premiers romans remportent le prix Locus du meilleur roman
de fantasy et la saga connaît un succès commercial grandissant. En
janvier 2007, la chaîne de télévision HBO acquiert les droits
d'adaptation dans l'intention d'en faire une série télévisée.
Martin participe à sa production et écrit le scénario d'un épisode
par saison. Il vit désormais à Santa Fe, où il possède un cinéma,
et s'est marié le 15 février 2011 avec Parris McBride, sa compagne
depuis les années 1980.
La première nouvelle est celle qui donne son titre au recueil. C'est une histoire sombre, racontée par une femme vieille et jeune à la fois qui dirige une planète étrange sur laquelle se joue un jeu très dangereux. Il y est question de ce qui fait un être humain et d'immortalité. Il y a matière à écrire un roman sur ce jeu brutal, pervers, peuplé d'âmes avides et de malheureux qui peuvent aussi gagner. Intriguant.
La deuxième, Une nuit au chalet du lac, est un conte écolo étrange à l'ambiance glauque qui réunit des personnages assez antipathiques. Si le talent d'écriture y est, le monde triste et mourant présenté ici rend parfois la lecture difficile malgré des pointes d'humour noir redoutables. Là aussi il y a matière à un beau roman crépusculaire.
Cette bonne vieille Mélodie offre un ton plus léger, du moins au départ. Le personnage principal est confronté au retour d'une encombrante vieille amie de fac, véritable et insupportable emmerdeuse chouineuse. Cette nouvelle m'a fait penser à Stephen King avec son final twisté dont je n'avais vu venir que la première partie. De l'art de se souvenir des vieilles promesses de beuverie.
Le régime du singe est une brève nouvelle cruelle et ironique qui se moque allègrement de tous les prétendus régimes miracles.
Les hommes aux aiguilles raconte l'histoire d'un journaliste qui découverte la vérité sur une vieille légende urbaine. Dotée d'un aspect social marqué, cette nouvelle explore aussi la déshumanisation des grandes villes et, en filigrane, les affres de l'ambition avide.
Y a que les gosses qui ont peur du noir, c'est une brève nouvelle horrifique qui ne me laissera pas un souvenir impérissable, même si la fin est maligne.
On ferme est sans doute le texte que j'ai préféré dans ce recueil. Des hommes dans un bar et la courte genèse d'une fin du monde absurde et drôle. Brillant.
En résumé, ce recueil s'avère aussi éclectique que les goûts de Martin. De la dark fantasy, de la SF, de l'horreur, du fantastique... Chacun peut y trouver son compte du moment qu'il apprécie l'ironie -ce qui est mon cas- car c'est peut-être le vrai fil rouge qui relie toutes ces nouvelles, en plus, bien sûr, de la plume à la fois sèche et lyrique de l'auteur.
Et en bonus, une interview de l'auteur à la fin !
7/10
La première nouvelle est celle qui donne son titre au recueil. C'est une histoire sombre, racontée par une femme vieille et jeune à la fois qui dirige une planète étrange sur laquelle se joue un jeu très dangereux. Il y est question de ce qui fait un être humain et d'immortalité. Il y a matière à écrire un roman sur ce jeu brutal, pervers, peuplé d'âmes avides et de malheureux qui peuvent aussi gagner. Intriguant.
La deuxième, Une nuit au chalet du lac, est un conte écolo étrange à l'ambiance glauque qui réunit des personnages assez antipathiques. Si le talent d'écriture y est, le monde triste et mourant présenté ici rend parfois la lecture difficile malgré des pointes d'humour noir redoutables. Là aussi il y a matière à un beau roman crépusculaire.
Cette bonne vieille Mélodie offre un ton plus léger, du moins au départ. Le personnage principal est confronté au retour d'une encombrante vieille amie de fac, véritable et insupportable emmerdeuse chouineuse. Cette nouvelle m'a fait penser à Stephen King avec son final twisté dont je n'avais vu venir que la première partie. De l'art de se souvenir des vieilles promesses de beuverie.
Le régime du singe est une brève nouvelle cruelle et ironique qui se moque allègrement de tous les prétendus régimes miracles.
Les hommes aux aiguilles raconte l'histoire d'un journaliste qui découverte la vérité sur une vieille légende urbaine. Dotée d'un aspect social marqué, cette nouvelle explore aussi la déshumanisation des grandes villes et, en filigrane, les affres de l'ambition avide.
Y a que les gosses qui ont peur du noir, c'est une brève nouvelle horrifique qui ne me laissera pas un souvenir impérissable, même si la fin est maligne.
On ferme est sans doute le texte que j'ai préféré dans ce recueil. Des hommes dans un bar et la courte genèse d'une fin du monde absurde et drôle. Brillant.
En résumé, ce recueil s'avère aussi éclectique que les goûts de Martin. De la dark fantasy, de la SF, de l'horreur, du fantastique... Chacun peut y trouver son compte du moment qu'il apprécie l'ironie -ce qui est mon cas- car c'est peut-être le vrai fil rouge qui relie toutes ces nouvelles, en plus, bien sûr, de la plume à la fois sèche et lyrique de l'auteur.
Et en bonus, une interview de l'auteur à la fin !
7/10
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