Alice de l'autre côté du miroir

Absolem ramène Alice, qui revient de trois ans de voyage autour du monde, au Pays des Merveilles où la Chapelier dépérit dans le souvenir de sa famille perdue. Alice part alors dans le passé après avoir volé quelque chose au Temps.
Tim Burton produit mais laisse la main en matière de réalisation à James Bobin. Rythmé, le film est plein de fantaisie, souvent amusant, moins sombre (moins Burton) que le premier (plus Disney). L'esthétique du film, tantôt pop et coloré, tantôt kitsch, tantôt sombre et steampunk. Le palais du Temps, chef d'œuvre d'horlogerie mécanique, est sublime. Les effets spéciaux, fluides, rendent impeccablement l'univers d'Alice. Celle-ci, que l'on avait laissée jeune fille en rébellion, évolue vers plus de maturité, entre féminisme, grosse bêtise sentimentale et famille. Mia Wasikowska lui donne plus de profondeur que dans le premier. Johnny Depp évite le cabotinage et conserve son caractère attachant. Helena Bonham-Carter et Anne Hathaway campent les reines ennemies avec talent. Sacha Baron Cohen, impérial, joue le Temps, personnage fantasque et mégalo mais néanmoins attachant et bien moins manichéen qu'il n'y paraît au premier abord. Les personnages secondaires sont sacrifiés au profit d'un recentrage sur une Alice plus sûre d'elle, plus déterminée. C'est à peine si on regrette l'assaut de bons sentiments dans la troisième partie dû à une intrigue un peu simple et le manque de non-sens cher à Lewis Carroll. J'ai adoré me plonger dans la jeunesse des personnages du Pays des Merveilles, d'autant que les clins d'œil sont nombreux. Un divertissement efficace et truculent qui mérite un deuxième visionnage.
9/10






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