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Affichage des articles du 2025

La femme la plus riche du monde de Thierry Klifa / Mordant /

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La femme la plus riche du monde : sa beauté, son intelligence, son pouvoir. Un écrivain photographe : son ambition, son insolence, sa folie. Le coup de foudre qui les emporte. Une héritière méfiante qui se bat pour être aimée. Un majordome loyal. Une guerre où tous les coups sont permis.  Je ne m’attendais pas à ce que le film soit aussi drôle. Les répliques fusent, acerbes ou grandiloquentes. Le personnage campé par Laurent Lafitte – juste parfait, flamboyant, manipulateur et pourtant sincèrement fasciné, emporte tout sur son passage. Isabelle Huppert, formidable, impériale, campe cette fille à papa devenue vieille, qui n’aime pas assez sa fille car elle ne lui ressemble pas et qui s’ennuie. Marina Foïs joue impeccablement les mal-aimées jalouses et blessées. Raphaël Personnaz (le personnage du majordome est génial d’ambivalence et de loyauté mêlées), André Marcon, Paul Beaurepaire, Joseph Olivennes complètent à merveille ce casting de haute volée. Moi qui aime plutôt le...

Kaamelott – Deuxième Volet [partie 1] d'Alexandre Astier / Déroutant et décevant /

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Les Dieux sont en colère contre Arthur ! Après la destruction de Kaamelott, son refus obstiné de tuer Lancelot précipite le Royaume de Logres à sa perte. Il réunit ses Chevaliers, novices téméraires et vétérans désabusés, autour de la Nouvelle Table Ronde et les envoie prouver leur valeur aux quatre coins du Monde.  J’adore la série Kaamelott – oui je fais partie de ces gens qui cite des répliques à tout propos et regarde les épisodes en boucle en se marrant toujours autant – et j’ai adoré le premier film.  Or, je dois admettre à mon corps défendant une vraie déception. C’est beaucoup trop long, le rythme ne suit pas, c’est mou et le scénario est bien trop étiré sur des personnages pour lesquels on n’a que peu d’intérêt. La majorité du casting est impeccable mais certains acteurs, notamment les enfants Astier, sont au-dessous et cassent un peu l’atmosphère. L’absence de Franck Pitiot se faire cruellement sentir car si Arthur est la tête de Kaamelott, Percev...

Chien 51 de Cédric Jimenez / Ambitieux et attachant malgré ses défauts /

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Dans un futur proche, Paris a été divisé en 3 zones qui séparent les classes sociales et où l’intelligence artificielle ALMA a révolutionné le travail de la police. Jusqu’à ce que son inventeur soit assassiné et que Salia et Zem, deux policiers que tout oppose, soient forcés à collaborer pour mener l’enquête.  Esthétiquement, ce thriller futuriste s’avère très réussi grâce à une avance technologique plausible et bien désignée : photographie froide, interfaces numériques omniprésentes, architecture grise. Je regrette en revanche un scénario assez basique, prévisible dont le message est clair mais déjà vu dans Minority Report ou I Robot. L’inspiration de Terminator et V pour Vendetta se fait sentir. En revanche, le duo composé de Gilles Lellouche, solide et empathique et Adèle Exarchopoulos, intense et déracinée, fonctionne à merveille avec une vraie alchimie. Leur scène du karaoké est géniale. Romain Duris surprend dans un rôle à contre-emploi malheureusement sous-exploité, tou...

Tron : Ares de Joachim Rønning / Divertissant /

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Un Programme hautement sophistiqué du nom de Ares, envoyé du monde numérique au monde réel pour une mission dangereuse évolue au contact des humains.  J’ai vaguement vu Tron : L’héritage il y a longtemps lors d’une diffusion télévisée. Je n’en ai pas gardé un souvenir très précis. Bon ok, aucun souvenir. Je suis donc allée sans a priori. Une fois que l’on dépasse les impossibilités techniques, on peut apprécier ce divertissement numérique décomplexé et formellement réussi, porté par un Jared Leto charismatique qui ne vieillit pas – c’est Highlander ou quoi ? – et Greta Lee, inconnue au bataillon mais sympathique. Evan Peters, Gillian Anderson, Jeffe Bridges et Jodie Turner-Smith complètent ce casting. Le scénario est basique, balisé, déjà vu, mais sympa. Cela reste un divertissement plaisant.  6,5/10

C'était mieux demain de Vinciane Millereau / Marrant /

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Hélène, Michel, et leurs deux enfants, coulent des jours heureux dans l’insouciance des années 1950. Soudainement propulsés en 2025, le couple découvre un monde moderne. Pour Hélène, qui a toujours vécu comme il se doit dans l’ombre de l’époux, c’est une révolution. Mais, pour Michel, qui voit ses privilèges voler en éclat, c’est un cataclysme.  La comédie joue à fond sur le choc entre les mœurs des années 50 et celles d’aujourd’hui, principalement centrées sur la technologie et la place des femmes dans la société. L’esthétique est réussie, entre les couleurs des fifties et l’aspect plus neutre des années 2020. Le scénario pousse loin la caricature, parfois trop, et tourne un peu en rond. Les personnages évoluent beaucoup trop vite et la façon dont Hélène s’adapte au monde du travail n’est pas suffisamment montrée. Les acteurs en font des tonnes mais ça va avec l’aspect volontairement caricatural de l’ensemble. On rit beaucoup des déboires de ce couple au bord de la rupture. Sinon ...

Moi qui t'aimais de Diane Kurys / Touchant hommage /

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Elle l’aimait plus que tout, il l’aimait plus que toutes les autres. Simone Signoret et Yves Montand étaient le couple le plus célèbre de leur temps. Ce qu’ils savaient, c’est qu’ils ne se quitteraient jamais.  C’est l’histoire de l’un des couples mythiques du cinéma français : Signoret-Montand. Ils s’aiment, se déchirent, il la trompe, elle souffre et boit. C’est tragique, plein d’amour et drôle car elle a le sens de la répartie. J’avais des doutes sur le couple d’acteurs : vraiment aucune ressemblance. Autant Marina Foïs, pleine de justesse, évoque Signoret avec talent au point qu’on oublie le défaut de ressemblance physique, tandis que Roschdy Zem, sans en atteindre la flamboyance, surjoue Montand en accentuant son phrasé certes reconnaissable mais rendu agaçant par l’exagération. Si l’hommage à Signoret, à sa résilience, à une forme d’élégance du cœur malgré sa relation complexe avec sa fille est patent, Montand manque de profondeur. Certains dialogues reprennent in e...

Une place pour Pierrot d'Hélène Médigue / Joli et sincère /

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Pierrot, 45 ans, autiste, vit dans un foyer médicalisé jusqu’à ce que sa sœur Camille le prenne chez elle et se mette en quête d’un endroit mieux adapté à sa différence.  Voici un film discret, humaniste, sans jugement, plein de tendresse, sur la famille et l’autisme. Cette famille n’est pas exemplaire, mais presque, car il y a beaucoup d’amour, au-delà des difficultés. Marie Gillain, pleine d’énergie, et Grégory Gadebois, tout en intériorité, campent un duo fraternel attachant, secondé par nombre de comédiens de talent (Patrick Mille, Mathilde Labarthe, Vincent Elbaz, François Vincentelli). L’intrigue manque sans doute de souffle, surtout que la disponibilité dans la ferme-foyer arrive sous forme de deus ex machina manquant de crédibilité malgré de très beaux paysages. Ce n’est pas grave, la chronique familiale prend le pas sur le reste, avec une pointe d’humour.  8/10

Regarde d'Emmanuel Poulain-Arnaud / Un bon téléfilm /

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Chris et Antoine s’entendent mal depuis leur divorce. Mais, lorsqu’on leur annonce que leur fils de 16 ans va perdre la vue, ils s’efforcent de mettre leurs rancœurs de côté. Les ex-conjoints embarquent leur fils pour des vacances inoubliables, bien décidés à lui offrir ses plus beaux souvenirs.  J’avoue, j’étais tentée de voir Audrey Fleurot dans autre chose que sa caricature télévisuelle. Et j’espérais de beaux paysages. Effectivement elle retrouve un rôle plus sobre, tout comme Dany Boon et on a droit à des beaux plans de l’océan et des surfeurs. Et pas grand-chose d’autre. Ewan Bourdelles est prometteur, Nicolas Marié cabotine, mais pas trop. Je reconnais au film de ne pas tomber dans le pathos et d’offrir quelques moments amusants. Ode à la famille qui se ressoude quand il le faut et à la résilience, il fleure bon les bons sentiments et les grosses ficelles mais on évite tout de même quelques écueils. Je trouve dommage que le père et sa nouvelle épouse soient caricaturaux et q...

Downton Abbey : le grand final de Simon Curtis / Top /

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1930. Alors que chacun tente de faire évoluer Downton Abbey avec son temps, une nouvelle ère s’annonce, pleine de défis, de remises en question et d’espoirs.  Ici on se retrouve presque en famille tant la famille Crawley nous accompagne depuis longtemps. J’ai retrouvé avec ce troisième – et officiellement dernier – opus l’esprit naturaliste de la série, cette trame faite de petits riens, de quotidiens et de micro-évènements  mais en montrant les évolutions de la société . De surcroît, le scénario ne renouvelle rien mais parvient à donner une place à chaque personnage de cet excellent casting pléthorique, sans oublier un hommage, appuyé mais adapté, à Lady Violet et à son interprète, Maggie Smith. L’implication de Noel Coward, célèbre dramaturge à la langue bien pendue, apporte un peu de sel bienvenu. L’emballage est beau : décors, costumes, photographie, tout est soigné et élégant. Dommage que la qualité des images des flashbacks ne soient pas à la hau...

Connemara d'Alex Lutz / Décevant /

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Issue d'un milieu modeste, Hélène a depuis longtemps quitté les Vosges. À la quarantaine, un burn-out l’oblige à quitter Paris, pour revenir à Epinal. Un soir, elle aperçoit Christophe Marchal, le bel hockeyeur des années lycées, ce lointain objet de désir, une liaison qu'Hélène n'avait pas vue venir...  Je voulais aimer ce film. J’aime les acteurs, j’aime le réalisateur, c’était bien parti. Force est d’avouer que je suis déçue. Si les acteurs – Mélanie Thierry, toujours lumineuse, et Bastien Bouillon, simple et plus subtile qu’il n’y paraît – sont excellents, la réalisation ne m’a pas convaincue : souvent cadré en gros plan, personnages secondaires de dos ou hors champ, grain de l’image. C’est un parti pris artistique respectable mais qui ne m’a pas plu. Par ailleurs les personnages s’avèrent parfois antipathiques, notamment Hélène dont la détresse initiale laisse place à un égoïsme, une volonté de tout avoir qui agace parfois, alors même que dans son mili...

La guerre des Rose de Jay Roach / Mordant /

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Ivy et Theo forment un couple parfait à qui tout réussit : des carrières couronnées de succès, un mariage épanoui, des enfants formidables... Sous les apparences de cette vie idéale, une tempête se prépare… Alors que la carrière de Theo s’écroule et que celle d’Ivy décolle, leurs ressentiments et leur rivalité jusque-là étouffés explosent.  Comme j’adore les deux acteurs principaux et qu’ils sont de tous les plans ou presque, j’ai beaucoup aimé le film. Je n’ai pas vu la précédente adaptation du roman que je n’ai pas lu, je n’ai donc aucune référence préexistante. On assiste, effaré et un peu triste, à la lente déliquescence de ce couple passionné à la répartie qui claque. Car si le fond de l’histoire est plutôt triste, la forme s’avère très drôle. Sans parler de la maison qui est sublime. Le casting est épatant, à commencer bien sûr par les délicieux Olivia Colman et Benedict Cumberbatch, notamment assistés par une Kate McKinnon en roue libre, jusqu’à une courte scène dans laquell...

Y'a pas de réseau d'Édouard Pluvieux / Enfantin /

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Jonas et Gabi, 9 et 11 ans, passent le week-end avec leurs parents dans un gite isolé. A peine arrivés, les deux enfants font le mur et surprennent deux malfrats aussi stupides que dangereux en train de faire exploser une antenne relais pour couper le réseau.  Je n’attendais rien du film, y étant allée pour faire plaisir. Il est conforme à ce qu’on peut déduire de l'affiche : bon enfant, fortement inspiré de Maman j’ai raté l’avion, mais en moins bien, tourné vers la réconciliation familiale, la déconnexion et le quality time. C’est prévisible et divertissant ; quelques gags fonctionnent bien si l’on a gardé son âme d’enfant, malgré, ou grâce aux outrances de l’ensemble : jeu des comédiens adultes, cabrioles, etc... Un bon téléfilm du dimanche après-midi pour occuper les petits quand les grands font la sieste. Même si j’ai largement somnolé, d’où la brièveté de mon avis. Il faut dire qu’il n’y a pas tellement lieu de s’étendre non plus.  3,5/10

Le roi soleil de Vincent Maël Cardona / Bancal /

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Un homme est mort au Roi Soleil, un bar-pmu à Versailles. Il laisse un ticket de loto gagnant de plusieurs millions d’euros. En s’arrangeant un peu avec la réalité et leur conscience, les témoins du drame pourraient repartir avec l’argent... Et si la vérité n'était qu'un scénario bien ficelé ?  J’avais anticipé un thriller un peu crasseux sur une décision foireuse prise dans un bar et ses suites ailleurs. En effet, c’est un thriller crasseux suite une suite de décisions foireuses en huis clos dans le bar. Les personnages ont en commun une avidité sans fond plus ou moins bien cachées et la plupart sont cinglés, mention spéciale de la bailleuse raciste et aguicheuse en même temps. Le scénario, étrange, s’appuie sur un montage qui ne l’est pas moins, donnant d’abord plusieurs versions du même évènement selon plusieurs points de vue, puis plusieurs hypothèses sans plus changer de point de vue. Après deux scènes d’ouverture déroutantes – j’ai même pensé m’être trompée de salle...

Adieu Jean-Pat de Cécilia Rouaud / Marrant et plus fin qu'il n'y paraît /

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À 35 ans, Étienne n’a toujours pas pardonné à son « copain » Jean-Pat, qui lui a mené la vie dure pendant toute son enfance. Quand il apprend le décès de ce dernier, il n’est pas dévasté… Pourtant, il se retrouve malgré lui à organiser une partie de l’enterrement. Jean-Pat n’a pas fini de lui pourrir la vie.  L’affiche annonce une comédie française bien potache et le précédent film de l’acteur m’avait déçue donc je n’attendais rien. J’y suis allée pour faire plaisir à la personne que j’accompagne. Bonne pioche pourtant ! Quand j’ai vu Laurent Tirard et FabCaro au scénario – Le discours, j’ai commencé à me détendre. Même s’il s’agit de mort et de funérailles, c’est très drôle. Les dialogues sont percutants, les situations prêtent à rire, notamment grâce à des personnages attachants. Hakim Jemili est top, entre largage complet et tentative de reprise de contrôle. Fanny Sidney, Constance Labbé et Alice David complètent, chacune à leur manière, son jeu. Thibault de Monta...

Caught stealing de Darren Aronofsky / Féroce et délirant /

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Hank, joueur de baseball prodige au lycée, ne peut plus jouer. Mais ça va : sa copine est géniale, il est barman la nuit dans un bar miteux, et son équipe préférée réalise une improbable remontée. Quand son voisin punk lui demande de s'occuper de son chat pendant quelques jours, Hank se retrouve pris au milieu d'une bande de redoutables gangsters et lui ne sait même pas pourquoi.  Je ne m’attendais pas à un film aussi violent. Très vite, la violence explose, réaliste, intense. Intensité qui se maintient jusqu’à la fin, contrairement au suspense qui, sans démériter, s’écaille régulièrement. Austin Butler campe avec naturel un loser à qui tout tombe sur le coin du nez et qui doit peu à peu faire face. En face justement, une ribambelle de seconds rôles prestigieux qui tiennent impeccablement leur rang : Zoë Kravitz, Regina King, Vincent D’Onofrio, Liev Schreiber, Matt Smith. Le scénario enchaîne les péripéties sans temps mort sur une B.O survitaminée. Il faut avouer qu’autant de ...

Dis-moi pourquoi ces choses sont si belles de Lyne Charlebois / Beau /

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Dans les années 30 au Québec, le frère Marie-Victorin, fondateur du Jardin botanique de Montréal, se lie d’amitié avec son étudiante, Marcelle Gauvreau, qui devient sa collaboratrice et sa correspondante.  Le cinéma québecois fait de rares incursions dans les salles de l'Hexagone, là, ça aurait été dommage. Le scénario, plus ou moins tiré d'une histoire vraie, tisse une toile naturaliste et humaniste sur une réalisation plutôt contemplative entre passé et présent. De ce dialogue dans le temps sous forme de mise en abîme naît un parallèle entre deux amours contrariés, l'un par des vœux religieux, l'autre par la peur. Il offre le portrait de deux personnages fascinants : un religieux ambigu d'une étonnante modernité et une intellectuelle passionnée qui le vénère et doit s'accommoder des limites imposées par son époque et son sexe. Les acteurs principaux, Mylène MacKay et Alexandre Goyette, inconnus ici, campent des doubles personnages avec sobriété et intensité. ...

Les orphelins d'Olivier Schneider / Punchy /

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Gab et Driss, amis d’enfance brouillés menant des vies opposées, l’un flic à l’IGPN, l’autre fixeur pour des voyous, se retrouvent quand leur premier amour meurt dans un accident suspect.  Alban Lenoir alterne petits projets pêchus et seconds rôles pour de plus grosses productions. Ici, le scénario, qui met du temps à installer une histoire somme toute basique, n'est qu'un prétexte à la castagne et aux courses poursuites. Les scènes d'action sont top et les combats très réussis. Dommage, les effets spéciaux n'atteignent pas le niveau de leur ambition. Une pointe d'humour vient alléger l'ensemble. Si on accepte de ne pas se prendre la tête, on y trouve son compte, notamment grâce au casting, éclectique et sympathique, mené par Alban Lenoir, Dali Benssalah et Sonia Faidi avec des personnages attachiants. Et puis la gamine sait se battre ! Un film plein de testostérone efficace.    7,5/10 

Freakier friday de Nisha Ganatra / Fun /

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Anna, devenue mère à son tour, a une fille et s’apprête à avoir une belle-fille. Alors qu'elles font face à la myriade de défis que représente l’union de deux familles, Tess et Anna découvrent que, contre toute attente, la foudre peut vraiment frapper deux fois au même endroit…  Je n’ai pas vu le premier donc aucune comparaison possible. Je dois avouer que je n’ai pas autant ri au cinéma depuis longtemps. Certes, on n’éviter certains moments de flottement, mais les situations cocasses, les dialogues vachards font merveille. Le quatuor d’actrices – Jamie Lee Curtis, Lindsay Lohan, Julia Butters et Sophia Hammons – s’en donne à cœur joie en tapant en plein dans le conflit de générations. Manny Jacinto, très séduisant, campe un personnage absolument charmant face à quatre harpies égocentrées. Chad Michael Murray ne manque pas de charme mais son rôle est sous-exploité. De la comédie + de la comédie romantique + un soupçon de morale Disney (il faut faire preuve d’emp...

Last stop : Yuma County de Francis Galluppi / Absurde et prenant /

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Au milieu du désert d’Arizona, une station-service se retrouve à sec. Dans le diner attenant, les clients attendent dans une ambiance étouffante l’arrivée du camion-citerne de ravitaillement. Arrivent deux braqueurs en cavale…  Sans trop savoir à quoi m’attendre, j’ai tenté ce film assez indéfinissable, entre chronique d’un trou paumé au fin fond des États-Unis des années 70, western et film de braquage. Ça commence gentiment, puis la tension monte jusqu’à un final rempli d’absurde avec une évidente inspiration tarantinesque. Malgré un budget restreint, le film assure avec son décor et ses voitures vintages, sa B.O qui colle au contenu, sa photographie ultra soignée. Les personnages sont des stéréotypes plus ou moins détournés : la serveuse du diner, le braqueur idiot, le shérif à l’ouest, le VRP timide, le vieux couple blasé, le couple de braqueurs en herbe barge. Ironique et plein de second degré réjouissant, le scénario les maltraite avec gourmandise. Les acteurs, plutôt de...

Dracula : A love tale de Luc Besson / Flamboyant et romanesque /

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Au XV ème siècle, le Prince Vladimir renie Dieu après la perte cruelle de son épouse. Il hérite alors d’une malédiction : la vie éternelle. Il devient Dracula. Condamné à errer à travers les siècles, il n’aura plus qu’un seul espoir : celui de retrouver son amour perdu.  J’adore la version de Coppola, qui, malgré ses défauts, est un must have de la cinématographie vampirique. Donc la version revue et corrigée par Luc Besson, que j’aime bien mais dont je connais le style volontiers outrancier, m’intriguait autant qu’elle m’inquiétait. Certains éléments m’ont déplu : Paris plutôt que Londres, le parfum remplaçant la persuasion hypnotique, la scène dans le couvent. D’autres au contraire m’ont plu : le développement des scènes du XV ème siècle, la relation entre les deux protagonistes, même si sa progression au XIX ème siècle est trop rapide, l’expressivité du jeu de Caleb Landry Jones, les scènes de danse méga kitsch. Besson a effectué de nombreux changements par rapport ...

The bad guys 2 de Pierre Perifel et Juan Pablo Sans / Décevant /

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Les criminels animaliers s'efforcent de se faire à leur nouvelle vie de gentils. Bientôt, ils sont tirés de leur retraite et forcés de faire "un dernier travail" par une équipe entièrement féminine.  Je n’ai pas de souvenir précis du premier, sinon une impression d’énergie et de drôlerie. Ce second opus me laisse plutôt une impression d’impatience, sans m’ennuyer, j’avais hâte d’en finir : ça n’avance pas, ça me fait sourire mais sans plus. Il y a du rythme mais peut-être pas la même énergie. Les défauts du premier sont de nouveau présents, les qualités aussi, les nombreuses références cinématographiques aussi. Les nouveaux personnages ne m’ont pas particulièrement accrochée, à l’exception du corbeau, plutôt attachant dans sa perfidie. J’aurais aimé adhéré, sans y parvenir malgré une animation globalement satisfaisante et un bon doublage. Peut-être un opus plus destiné aux enfants, avec moins de subtilité et plus d’action mais moins d’accroche émotionnelle.  5 /10

Dangerous animals de Sean Byrne / Efficace /

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Zephyr, une surfeuse intrépide au tempérament libre est kidnappée par un tueur en série obsédé par les requins. Séquestrée sur son bateau et confrontée à la folie de son ravisseur, elle va devoir se battre pour survivre face à tous les prédateurs…  Un tueur en série psychopathe adorateur des requins, des requins bien sûr, et une battante : voici le programme de ce thriller énergique bien que fort classique. Pourquoi il donne envie de ne plus mettre les pieds dans l’eau ? Parce que les requins sont réalistes et ont un comportement normal, c’est ça qui est flippant. Jai Courtney aussi d’ailleurs. Voix grave, barbe de trois jours et look de pêcheur bariolé, il est efficace dans ce rôle peu flatteur et barré. Sa relation avec les requins aurait pu être plus creusée, pourquoi pas avec une scène de plongée. Hassie Harrison et Josh Heuston font le job. La tension monte lentement, jusqu’au climax. Guère innovant, le scénario fait son effet. Rien de transcendant mais fun, une bonn...

Les 4 Fantastiques : Premiers pas de Matt Shakman / Sympathique blockbuster estival /

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Sur une version rétrofuturiste années 1960 de la Terre, Reed Richards/M. Fantastique, Sue Storm/La Femme Invisible, Johnny Storm/La Torche Humaine et Ben Grimm/La Chose affrontent leur plus grand défi : Galactus.  Nouveau reboot de la franchise après 2 semi-échecs. L’origin story est habilement planquée dans un pseudo-reportage présenté par Mark Gatiss, gère à son avantage mais parfait en animateur ringard. Pedro Pascal, Vanessa Kirby, Joseph Quinn et Ebon Moss-Bachrach campent ces héros sérieux dans un monde rétrofuturiste sixties bien reconstitué. Dix minutes de moins n’auraient pas nui mais le rythme se tient. La surfeuse d’argent n’est pas mal mais Galactus reste un peu impersonnel, dommage car il avait un beau potentiel tragique avec sa malédiction (aucune explication là-dessus, c’est regrettable). L’histoire fonctionne, notamment parce que les personnages ont un peu de densité et que le scénario n’abuse pas de leurs pouvoirs, les effets spéciaux aussi. On peut noter tout...

Dragons de Dean deBlois / Généreux /

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Sur l'île de Beurk où depuis des générations Vikings et dragons s’affrontent sans merci, Harold fait figure d’exception. Effacé, écrasé par la stature de chef de son père, Stoïk, ce rêveur apprivoise un dragon nommé Krokmou. Leur lien improbable révèle la vraie nature des dragons et remettre en question les fondements mêmes de la société viking.  J’ai longtemps hésité avant d’aller voir cette version live d’un dessin animé que je n’ai pas vu (j’ai vu le 2 je crois) ; face au manque de choix, j’ai cédé aux bonnes critiques. Bien m’en a pris car mis à part quelques longueurs, elle m’a plu. L’histoire est sympa, les personnages attachants et les effets spéciaux de qualité : les dragons sont superbes et Krokmou trop craquant. L’action met du temps à venir mais s’avère efficace et bien chorégraphiée. Certaines prises de vue donnent une véritable impression de liberté.   Les acteurs sont bons, notamment Mason Thames, Nico Parker, Gerard Butler et Nick Frost. L’humour, just...

Eddington d'Ari Aster / Boursoufflé et ennuyeux /

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Mai 2020 à Eddington, petite ville du Nouveau Mexique, la confrontation entre le shérif et le maire met le feu aux poudres en montant les habitants les uns contre les autres.  Waouh ! quel fourre-tout ! Le covid et le port du masque, black lives matter et les émeutes post-Floyd, les abus pédophiles et les dérives sectaires, la politique, les rivalités amoureuses, le complotisme, la spoliation des Amérindiens et les rivalités territoriales qui en découlent, l’Amérique profonde, l’opportunisme, les nouvelles technologies… tout y passe. Au point que lorsque les lumières se rallument, le message paraît dangereusement obscur. Tout ce que je retiens, la seule impression durable qui me reste c’est que les Américains sont cinglés. Violemment cinglés. Ce qui commençait comme une brouille politique sur fond de vieille histoire de cœur finit dans un grandguignolesque bain de sang. Au passage, en pleine crise d’asthme, a fortiori avec un covid carabiné, on ne court pas comme un lapin...

Superman de James Gunn / Divertissant et foutraque /

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P ercevant la vulnérabilité d’un Superman surimpliqué dans les conflits partout dans le monde, Lex Luthor, milliardaire de la tech manipulateur, en profite pour tenter de se débarrasser définitivement de Superman. Lois Lane pourra-t-elle, avec le soutien des autres méta-humains de Metropolis et de Krypto, empêcher Luthor de mener à bien son redoutable plan ?  Youpi ! Ce n’est pas une origin story, on évite cet écueil avec un résumé des faits antérieurs en une minute. David Corenswet, copie esthétique des précédents acteurs, remplit bien le rôle entre quasi-invulnérabilité et sensibilité. Rachel Brosnahan campe une Loïs Lane pêchue et pas potiche mais un peu froide. Quant à Nicolas, Hoult, je n’étais pas convaincue au départ mais il propose un Luthor aussi mégalo que pathétique avec beaucoup d’efficacité. Krypto est plutôt mignon et marrant. Le casting est complété par Nathan Fillon, un peu en roue libre, Edi Gathegi, sobre, Skyler Gisondo, attachant, Maria Gabriela de Faria, p...

Jurassic World : Renaissance de Gareth Edwards / Inégal /

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Cinq ans après Jurassic world : le monde d’après, l’environnement de la planète étant hostile pour la plupart des dinosaures, ceux qui subsistent vivent dans des zones équatoriales. Trois spécimens renferment peut-être la clé d’un remède capable de changer le destin de l’humanité.  J’aime bien La saga, presque tous les épisodes, sauf les troisièmes de chaque trilogie, toujours en dessous. Là, le scénario, déjà vu et doté d’un postulat de départ rien moins que ridicule, est rempli d’incohérences, de mauvaises décisions, d’absurdités, de pistes non suivies. On nous parle de dinosaures installés aux alentours de l’Équateur et on se retrouve sur une île d’expérimentations (il faut choisir l’une des deux idées). C’est bancal entre l’aventure familiale et les mercenaires gros durs venus en safari. Heureusement l’intello de service est aussi un homme de terrain, ça change. Les personnages, trop nombreux, ne sont pas creusés une seconde, laissant peu de place de jeu à leur acteur (Scarlett...

F1 de Joseph Kosinski / Cool et immersif /

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Sonny Hayes, prodige de la F1 des années 90 jusqu’à un terrible accident, devenu pilote indépendant, est contacté par Ruben Cervantes, patron d’une écurie en faillite qui le convainc de revenir. Aux côtés de Joshua Pearce, diamant brut prêt à devenir le numéro 1, Sonny réalise vite qu'en F1, son coéquipier est aussi son plus grand rival.  Je n’aime pas regarder la F1 à la télé mais j’aime les films de course automobile, allez savoir pourquoi. Ma référence personnelle en la matière étant Rush, il y avait fort à faire. J’ai beaucoup aimé F1, avec son scénario très classique, voire cousu de fil blanc, mais efficace, son héros vieillissant mais toujours dans le coup par amour pour la course, ses scènes de course ultra immersives et son attention portée au background de la course (conception des véhicules, mécanique, stratégie). Brad Pitt, en forme, en mode Steeve McQueen plutôt que Redford cette fois, joue à merveille le type cool, sa complicité avec le toujours impeccable et muy calie...

28 ans plus tard de Danny Boyle / Inégal mais très esthétique /

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Cela fait près de trente ans que le Virus de la Fureur s’est échappé d’un laboratoire d’armement biologique. Une communauté de rescapés s’est réfugiée sur une petite île seulement reliée au continent par une route. Le jeune Spike, dont la mère est malade, part sur le contient avec son père mais les contaminés ont muté.  J’avais aimé les deux précédents même si je n’ai pas de souvenir précis (ça commence à dater). Je m’apprêtais donc à aimer. Et… Ce n’est pas que je n’ai pas aimé, c’est plus compliqué que ça. C’est surtout que je me suis sentie frustrée de me trouver devant la première moitié d’un film et même pas celle vendue par le synopsis. Clairement ce n’est pas trilogie qu’il fallait annoncer mais un film divisé en trois parties. L’introduction, efficace, d’une grande brutalité, plante le décor mais ne prend un début de sens que dans les cinq dernières minutes. De surcroît des images documentaires bizarres sont insérées tout au long du métrage sans explication. J’entrevois un ...

Avignon de Johann Dionnet / Un peu gênant et parfois drôle /

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Comédien en perte de vitesse, Stéphane débarque avec sa troupe au Festival d’Avignon pour jouer une pièce de boulevard. Il y recroise Fanny, une comédienne de renom, et tombe sous son charme. Profitant d’un quiproquo pour se rapprocher d’elle, Stéphane s’enfonce dans un mensonge qu’il va devoir faire durer le temps du festival…  Oh une sympathique comédie romantique de l'été qui célèbre aussi le théâtre, me suis-je dit. Ou ai-je voulus croire. L'opposition entre le boulevard et le subventionné dans un joli Avignon de carte postale sert de toile de fond à des comédiens moyens, tantôt attendrissants tantôt en surjeu total. Baptiste Lecaplain fait de son mieux, ça fonctionne plus ou moins. Alison Wheeler s'en sort bien. Elisa Erka, lumineuse, joue bien.  Les seconds rôles sont en surégime, ça n'aide pas. Et je n'en peux plus de voir Amaury de Crayencour jouer les connards prétentieux, il le fait tout le temps et de la même façon.  Personne n’a informé le réalisateur (p...

Life of Chuck de Mike Flanagan / Plein de délicatesse /

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La vie extraordinaire d’un homme ordinaire racontée en trois chapitres commençant par la fin du monde. Merci Chuck !  La structure inversée et la première partie peuvent décontenancer au début. Ce n’est que quand on peut imbriquer la première partie dans le reste qu’on peut complètement entrer dans le film. Ce qui est dommage parce que du coup ça m’a pris un moment vu que je n’ai pas lu la nouvelle dont il est tiré. Paradoxalement, Tom Hiddleston, fascinant de banalité et d’intériorité mêlées, apparaît peu à l’écran. Jacob Tremblay et Benjamin Pajak sont excellents dans le même rôle plus jeune. Mark Hamill campe un grand-père affectueux mais aussi inquiétant, tandis que Mia Sara joue une grand-mère parfaitement lumineuse. Karen Gillan et Chiwetel Ejiofor sont excellents en ancien couple faisant face à la fin du monde. Malgré le twist sur ce sujet, le message écologique, bien présent, donne à réfléchir, sans s’appesantir, contrebalancé par le message sur la vie, l’intériorité et la ...