Connemara d'Alex Lutz / Décevant /
Issue d'un milieu modeste, Hélène a depuis longtemps quitté
les Vosges. À la quarantaine, un burn-out l’oblige à quitter Paris, pour revenir
à Epinal. Un soir, elle aperçoit Christophe Marchal, le bel hockeyeur des
années lycées, ce lointain objet de désir, une liaison qu'Hélène n'avait pas
vue venir...
Je voulais aimer ce film. J’aime les acteurs, j’aime le
réalisateur, c’était bien parti. Force est d’avouer que je suis déçue. Si les
acteurs – Mélanie Thierry, toujours lumineuse, et Bastien Bouillon,
simple et plus subtile qu’il n’y paraît – sont excellents, la
réalisation ne m’a pas convaincue : souvent cadré en gros plan,
personnages secondaires de dos ou hors champ, grain de l’image. C’est un parti
pris artistique respectable mais qui ne m’a pas plu. Par ailleurs les
personnages s’avèrent parfois antipathiques, notamment Hélène dont la détresse
initiale laisse place à un égoïsme, une volonté de tout avoir qui agace
parfois, alors même que dans son milieu professionnel encore très masculin, on
comprend sa colère. En revanche, elle met un temps fou à comprendre que
parfois, une liaison devrait rester une liaison, tout en chouinant abondamment.
Quant aux personnages secondaires, incarnés par Gamblin et Célarié, en finesse,
ils sont réduits à peau de chagrin, une ou deux scènes un peu marquantes. L’intrigue
paraît pauvre, limitée ; l’aspect caricatural de l’opposition entre un
Paris aliénant et une province lénifiante me paraît dépassé. Je n’ai pas aimé
la fin, trop fataliste. Je ne comprends pas comment Alex Lutz qui avait si bien
filmé les sentiments et le couple dans Une nuit a pu se fourvoyer à ce point
avec Connemara.
3,5/10
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