Chien 51 de Cédric Jimenez / Ambitieux et attachant malgré ses défauts /
Dans un futur proche, Paris a été divisé en 3 zones qui
séparent les classes sociales et où l’intelligence artificielle ALMA a
révolutionné le travail de la police. Jusqu’à ce que son inventeur soit
assassiné et que Salia et Zem, deux policiers que tout oppose, soient forcés à
collaborer pour mener l’enquête.
Esthétiquement, ce thriller futuriste s’avère
très réussi grâce à une avance technologique plausible et bien désignée :
photographie froide, interfaces numériques omniprésentes, architecture grise. Je
regrette en revanche un scénario assez basique, prévisible dont le message est
clair mais déjà vu dans Minority Report ou I Robot. L’inspiration de Terminator
et V pour Vendetta se fait sentir. En revanche, le duo composé de Gilles Lellouche,
solide et empathique et Adèle Exarchopoulos, intense et déracinée, fonctionne à
merveille avec une vraie alchimie. Leur scène du karaoké est géniale. Romain
Duris surprend dans un rôle à contre-emploi malheureusement sous-exploité, tout
comme Artus, autant que Louis Garrel dont le personnage à multiples facettes
reste trop secondaire pour pouvoir prendre l’ampleur méritée et Valeria
Bruni-Tedeschi dont le personnage de médecin est réduit à son rôle d’adjuvant. Les
scènes d’action sont efficaces et très réussies, dommage que la caméra à l’épaule
donne l’impression que le caméraman a la tremblote (c’est passager,
heureusement). La volonté cinématographique est indéniablement présente mais
Jimenez ne parvient pas à la traduire complètement et reste un peu trop en
surface. Cependant, l’atmosphère sombre, un peu poisseuse fonctionne très bien.
Le film est prenant et ambitieux, ce qu’il faut saluer pour une production
française.
7,5/10
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