Jeanne du Barry de Maïwenn / Esthétique et narcissique /

Jeanne Vaubernier, fille du peuple avide de s’élever socialement, met à profit ses charmes. Son amant le comte Du Barry souhaite la présenter au Roi par l’entremise de l’influent duc de Richelieu. Entre Louis XV et Jeanne, c’est le coup de foudre…

Je craignais que Maïwenn reproduise ses travers habituels, notamment une certaine propension à l'hystérie. Heureusement, elle évite cet écueil, même si elle se confronte à d'autres. À commencer par le manichéisme de certains personnages : les méchantes filles du roi ressemblent fort à Javotte et Anastasie dans cendrillon tandis que la pure courtisane, pas du tout intéressée, affiche un attrait presque enfantin pour tout ce qui brille. Exit les luttes de pouvoirs entre coteries de la Cour, exit la politique, à de rares exceptions près. Les acteurs s'en sortent bien. Benjamin Lavernhe excelle en valet guindé impassible et complice à la fois. Bizarrement, Johnny Depp ne dépare pas tant que ça en roi de France malgré son léger accent. Maïwenn, trop âgée pour le rôle, omniprésente, surjoue un peu, même si son espièglerie colle au rôle. Les seconds rôles ne sont pas exploités, c'est dommage quand on engage quelqu'un comme Pascal Greggory ou Melvil Poupaud. Cette réalisation, en – beaux – costumes, classique, offre quelques beaux plans, notamment grâce à la photographie, mais surprend par ses transitions brutales et sa voix off irritante. Si les grandes lignes sont respectées, le scénario simplifie beaucoup l'Histoire et la romance, alors que la vérité était déjà tout à fait cinématographique. 

6,5/10