Simone, le voyage du siècle d'Olivier Dahan // Poignant //

Le destin de Simone Veil, son enfance, ses combats politiques, ses tragédies. 
On a tendance à réduire Simone Veil à son combat de 1974 pour la légalisation de l'avortement. C'est oublier combien elle a été une femme de convictions et de combats, pour la mémoire des déportés, pour les droits des femmes, pour la dignité, pour l'humanisme, pour la paix. Certes hagiographique, le film retrace de façon non linéaire la vie de cette femme exceptionnelle que l'horreur des camps n'a pas détruite, de cette femme pleine d'humanité capable de se passionner et de se battre pour la cause des autres, de cette emmerdeuse prompte à la colère. C'est aussi en filigrane un film sur l'amour sous toutes ses formes. Il inonde les scènes familiales de douceur et de simplicité. Simone Veil s'est battue toute sa vie mais au sein de sa famille, elle avait un refuge, des soutiens. À cet égard, je me suis interrogée sur le choix d'écarter Denise Vernay, peut-être seulement pour éviter d'allonger le film avec des coupes au montage. Le scénario se laisse parfois aller vers le lacrymal appuyé par une musique un poil pompière, pourtant la stature de celle qui est devenue une icône malgré elle emporte tout. Rebecca Marder, particulièrement inspirée, et Elsa Zylberstein sont incroyables, comme Olivier Gourmet, méconnaissable et investi. Judith Chemla, que l'on voit partout ces derniers temps, Élodie Bouchez, Mathieu Spinosi, complètent avantageusement un casting cinq étoiles. Si on veut critiquer, on peut toujours dire que Dahan appuie beaucoup sur les scènes de déportation, peut-être au détriment des combats ultérieurs.
Comme c'est écrit sur l'affiche : nécessaire. 

9/10

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