La bibliothèque de Mount Char de Scott Hawkins
J'ai découvert ce roman en fouinant dans une librairie au
cours d'une semaine de vacances.
Carolyn était une jeune Américaine comme les
autres, avant la mort de ses parents. Avant qu’un mystérieux personnage, Père,
ne la prenne sous son aile avec d’autres orphelins. Depuis, Carolyn n’a pas eu
tant d’occasions de sortir. Elle et sa fratrie d’adoption ont été élevés
suivant les coutumes anciennes de Père. Ils ont étudié les livres de sa
Bibliothèque et appris quelques-uns des secrets de sa puissance. Mais Père a
disparu – peut-être même est-il mort – et il n’y a maintenant plus personne
pour protéger la Bibliothèque des féroces combattants qui cherchent à s’en
emparer.
Scott Hawkins (1969 - ) est un informaticien et écrivain. Titulaire
d'un B.S.C.S. en informatique en 1991 et d'un M.S. en 1993, il est spécialiste
des systèmes Unix/Linux. "La bibliothèque de Mount Char" (The Library
at Mount Char, 2015) est son premier roman.
Pendant les 350 premières pages, je me suis demandé si j'allais finir ce roman iconoclaste dans lequel je me sentais paumée, sans repère. Où, soyons clairs, je ne comprenais rien. Je déteste ressentir cette impression quand je lis, donc, depuis que j'ai décidé que lire ne devait être qu'un plaisir et pas un devoir de finir, quand je ne suis pas en phase, j'arrête. Ici, la curiosité l'a emporté. Heureusement, elle a été récompensée par une explication finale qui a confirmé les soupçons que j'avais conçus plus tôt. Certains éléments restent toutefois nébuleux car je suis hermétique à la physique. Je salue néanmoins la cohérence de l'ensemble : à la fin, tout s'emboîte.
On suit trois personnages principaux, entourés de bibliothécaires plus ou moins évanescents. Carolyn qui agit pour des motifs qu'elle seule connaît et qui manque terriblement d'empathie, ce qui la rend intéressante mais assez antipathique. Steeve, qui représente l'Américain moyen et qui s'avère attachant. Erwin, un ancien militaire qui reste soldat dans l'âme, avec quelques réparties marrantes. Sans ces deux anti-héros qui nous entraînent dans l'univers mystérieux de la Bibliothèque, on resterait au bord du chemin, car cet univers sans pitié interroge l'humanité et la déité sans rien nous épargner d'une cruauté que l'auteur semble juger nécessaire.
Le style, fluide, assorti de chapitres bien découpés, facilite la lecture de ce roman à part qui possède un caractère visuel marqué. En revanche, la quatrième de couverture vante l'humour de l'auteur. Même au titre de l'humour noir, j'ai rarement souri. La traduction fait-elle disparaître les éléments humoristiques ? Peut-être mais l'éditeur aurait mieux fait de s'abstenir de ce commentaire qui fait naître des attentes finalement insatisfaites.
6/10
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