Les goûts et les couleurs de Michel Leclerc // Joli //
Marcia, jeune chanteuse passionnée, enregistre un album avec son idole Daredjane, icône rock des années 1970, qui disparait soudainement. Pour sortir leur album, elle doit convaincre l’ayant-droit de Daredjane, Anthony, placier sur le marché d’une petite ville, qui n’a jamais aimé sa lointaine parente et encore moins sa musique.
C'est drôle comme deux films vus la même semaine, n'ayant apparemment pas de lien peuvent finalement évoquer la même chose, ici la musique, la création musicale. Celui-ci ajoute la transmission, la filiation, le partage de la musique et son caractère clivant socialement. Il évoque aussi nombre d'autres sujets, plus ou moins adroitement et de toute façon superficiellement. Rebecca Marder et Felix Moati rendent leurs personnages attachants, ce qui n'était pas gagné au départ, entre une bobo qui se la joue un peu et un beauf ébloui par l'argent. La première a une vraie sensibilité musicale, le second découvre la beauté de la musique et son pouvoir. Le regard qu'Anthony porte sur Marcia quand elle chante est incroyable. Judith Chemla campe avec une certaine jubilation une chanteuse extravertie, jeune ou vieillissante, toujours provocatrice mais qui ne supporte pas de voir s'approcher la fin. Si, a priori, je ne suis pas amatrice du genre de musique proposé, j'ai beaucoup aimé la B.O qui donne toute son atmosphère bobo rebelle mélancolique au film. Souriant, celui-ci porte un regard tendre sur son sujet. En revanche, la fin tombe comme un cheveu sur la soupe avec son retournement de situation sans intérêt, d'autant que le choix de Marcia est assez incompréhensible, c'est comme si elle abandonnait la vie - ce sont d'ailleurs ces revirements psychologiques qui émaillent le scénario qui lui font perdre en cohérence. Une vraie fin de film français indépendant en somme.
8/10
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