Réminiscence de Lisa Joy // Intéressant //

Dans un futur proche, dans un Miami submergé par les flots, Nick Bannister, est engagé par des clients afin de retrouver leurs précieux souvenirs et de les revivre. Au cours de sa dernière affaire, il tombe éperdument amoureux de sa cliente. A sa disparition, le détective est désemparé et se lance à sa recherche. 

Le film peine à démarrer, toute première partie aurait gagné à être écourtée, d'autant qu'elle est particulièrement prévisible et narrée par une voix off destinée à prendre le spectateur par la main dans ce monde post-apocalyptique peut-être pas si éloigné. Les effets spéciaux, réussis dans l'ensemble, révèlent parfois l'usage intensif du fond vert mais préservent les scènes d'action, bien fichues et un monde immersif à moitié submergé. Hugh Jackman assure en campant un homme qui ne s'avoue pas sa mélancolie ni sa nostalgie face à l'élégante Thandiwe Newton, ancrée dans le présent et la survie immédiate malgré ses propres démons à gérer. Rebecca Ferguson joue avec brio et magnétisme les enchanteresses, tandis que Cliff Curtis assume un rôle de salopard. L'ambiance de film noir façon années 40, un peu poisseux, ponctuée de figures brisées, colle au caractère obsessionnel de la quête de l'anti-héros qui s'abîme dans cette plongée dans ses propres souvenirs mais aussi ceux des autres pour reconstituer le puzzle du passé et de la personnalité de son ex. Connaît-on vraiment ceux que l'on aime ? Peut-on vivre dans le passé ? Le film tranche ses questions non sans une certaine poésie et en tout cas avec beaucoup d'ambition. Cependant, l'esthétique léchée manque de sensualité pour émouvoir et surtout donner corps à ces souvenirs. Un premier film prometteur.

 

6,5/10