Dark waters de Todd Haynes

Robert Bilott, avocat spécialisé dans la défense des industries chimiques, interpellé par un paysan voisin de sa grand-mère, découvre que la campagne idyllique de son enfance est empoisonnée par une usine du puissant groupe chimique DuPont, premier employeur de la région. 

Dark waters dénonce un scandale chimique récent méconnu en Europe. Ce qui ne peut qu'inquiéter le spectateur, c'est que visiblement, une industrie a sciemment empoisonné des milliers voire des millions de gens, non seulement sans s'en préoccuper, mais en continuant une fois découvert. Le cinéma américain est friand d'histoires d'hommes seuls luttant contre un système corrompu. En voici le parfait exemple, documenté, clair, efficace. Mak Ruffalo campe sobrement cet avocat pugnace que rien ne prédisposait à s'engager dans ce combat, bien épaulé par son épouse, Anne Hathaway à son meilleur. Certaines scènes, dispensables, n'apportent rien, mais il s'agit de cinq ou sept minutes. Rien de grave dans la mesure où ce film dès plus classiques tient le rythme et une bonne partie du suspense. On peut se demander s'il s'agit encore d'un film dans la veine libertarienne de celui de Clint Eastwood car ici l'État ne protège par et David doit affronter plusieurs Goliaths, à commencer par son cabinet (une belle brochette de machos au passage) qu'il doit sans cesse convaincre de le soutenir, en passant par l'adversaire qui prend plaisir à le noyer sous la paperasse. Une enquête passionnante.

8/10

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