Grâce à Dieu de François Ozon

Alexandre vit à Lyon avec sa femme et ses enfants. Un jour, il découvre par hasard que le prêtre qui a abusé de lui aux scouts officie toujours auprès d’enfants. Il se lance alors dans un combat, rejoint par François et Emmanuel, également victimes du prêtre, pour « libérer leur parole » sur ce qu’ils ont subi. Mais les répercussions et conséquences de ces aveux ne laisseront personne indemne. 

Je ne suis pas fan de ce genre de film mais j'ai pensé qu'il fallait le voir. J'avais raison. Ce n'est pas un film mais trois-en-un car on suit presque séparément les trois personnages principaux, avec trois ambiances différentes. Le sujet, grave et difficile, méritait un traitement délicat. Ozon aurait pu se planter, heureusement, il a mis ce qu'il fallait de finesse dans son scénario et sa caméra. Devant celle-ci, les acteurs, Melvil Poupaud, subtil, Denis Ménochet, tout de colère rentrée, Swann Arlaud, à fleur de peau, Éric Caravaca, solide, en tête, sont excellents. Ils ont la lourde charge de porter, avec émotion mais sans pathos, l'histoire de personnes existant réellement, le drame de leur enfance, ainsi que ses répercussions sur leur vie d'adulte et celles de leurs révélations sur leur famille. C'est aussi un film pour réformer l'Église, pour la mettre face à ses failles et questionner la foi, le pardon, la justice. Je regrette que la fin soit si abrupte et laisse un goût d'inachevé. Haletant, dur, anxiogène, et absolument nécessaire. 

9/10

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