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Affichage des articles du février, 2018

La ch'tite famille

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Pour s’intégrer au monde du design parisien, Valentin, designer en vogue en couple avec Constance, a menti sur ses origines prolétaires et ch'ti. Quand sa mère, son frère et sa belle-sœur débarquent par surprise le jour de l'ouverture de sa rétrospective au Palais de Tokyo, la rencontre des deux mondes est fracassante. Encore une comédie sur les mensonges proférés pour s'intégrer et sur la honte de sa famille. Et sur le ch'nord. Ça on le sait que Dany Boon aime sa région natale. Entouré de sa bande, y compris l'excellente Laurence Arné, qui hérite du meilleur rôle avec une large palette de jeu brillamment exploité, il s'amuse du petit milieu parisien branché et des beaufs du Nord, avec tendresse et drôlerie, de gros sabots aussi. Les personnages sont grossièrement caricaturés. De surcroît, une très longue blague sur le patois et l'accent ch'ti ne fait pas un film. Souvent drôle, celui-ci fait rire malgré son manque de profondeur et d'émotio

Reine de cendres d'Erika Johansen

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Je n'avais pas entendu parler de cette trilogie mais j'ai craqué entre deux trains à Noël. Je viens seulement d'avoir le temps de l'ouvrir. Après la mort de sa mère la reine Elyssa, Kelsea Raleigh a grandi en exil, loin des intrigues du Donjon royal où son oncle a pris le pouvoir. Le jour de ses dix-neuf ans, une garde l’escorte de son repaire à la capitale, où elle doit reconquérir la place qui lui revient de droit. Kelsea ne s’est jamais sentie aussi peu capable de gouverner. Pourtant, les atrocités qu’elle découvre vont la pousser à commettre un acte d’une incroyable audace, qui jette tout le pays dans la tourmente.  Erika Johansen (1978 - ), auteur américaine, est diplômée de l'Iowa Writers' Workshop. Elle a été avocate. Son premier roman, The queen of the Tearling , est un succès. Sa saga du Tearling devrait compter 7 opus. Une adaptation cinématographique est annoncée, avec Emma Watson au casting. J'ai été surprise dans le bons s

La forme de l'eau

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Modeste employée d’un laboratoire gouvernemental ultra-secret, Elisa mène une existence solitaire, d’autant plus isolée qu’elle est muette. Sa vie bascule à jamais lorsqu’elle et sa collègue Zelda découvrent une expérience encore plus secrète que les autres… Comme ce film rafle pas mal de prix mais surtout que l'affiche est magnifique et l'idée intéressante, je me devais d'y aller. Malgré une créature dotée d'un design indéniablement moderne (et magnifique), le film a un côté suranné, comme les films de l'Âge d'or auxquels il rend hommage. Ce n'est pas déplaisant mais un rien déstabilisant. Les décors, la photographie et les effets spéciaux sont impeccables, ils servent le propos sans donner une impression de clinquant, de surfait. Sally Hawkins campe une femme très seule, pas vraiment timide, au contraire, déterminée et attachante, face à un Michael Shannon très à l'aise dans le rôle du type légèrement dérangé, sur le fil et souvent flippant.

Étrange printemps aux Glénan de Jean-Luc Bannalec

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Ce deuxième opus de la série des Dupin m'a été offert à Noël. Je viens seulement de trouver le temps de le lire. Les Glénan, au large du Finistère. Trois cadavres se sont échoués sur le rivage. Naufrage dû à la tempête de la veille ? Tout prête à croire que les victimes se sont simplement noyées. Mais l'une d'elles se révèle être un sombre entrepreneur et acteur non négligeable de la politique locale, et une autre, un navigateur hors pair collectionnant les ennemis. Dupin flaire l'embrouille. Jörg Bong (1966 - ) est un éditeur allemand, traducteur, critique littéraire, et écrivain. Il a étudié la littérature allemande, la philosophie, l'histoire et la psychologie à l'Université rhénane Frédéric-Guillaume de Bonn et à l'Université Johann Wolfgang Goethe de Francfort-sur-le-Main. Il a été assistant de recherche du Professeur Dr Volker Bohn et de Silvia Bovenschen. Il obtient son doctorat à Francfort sur le concept de l'imagination e

Palmarès des BAFTA awards 2018

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Voici les résultats britanniques de cette année, cérémonie présentée par Joanna Lumley. Pour plus de petites précisions sur les BAFTA, cf mon article de 2015.  Meilleur film Three Billboards : Les Panneaux de la vengeance (Three Billboards Outside Ebbing, Missouri) Call Me by Your Name Les Heures sombres (Darkest Hour) Dunkerque (Dunkirk) La Forme de l'eau (The Shape of Water) Je n'en ai vu que trois : Les heures sombres, La forme de l'eau et Dunkerque. Les heures sombres étaient incontestablement le meilleur.  Meilleur film britannique Three Billboards : Les Panneaux de la vengeance (Three Billboards Outside Ebbing, Missouri) Les Heures sombres (Darkest Hour) La Mort de Staline (The Death of Stalin) Seule la Terre (God's Own Country) The Young Lady (Lady Macbeth) Paddington 2 Meilleur réalisateur Guillermo Del Toro pour La Forme de l'eau (The Shape of Water) Denis Villeneuve pour Blade Runner 2049 Lu

Le labyrinthe : le remède mortel

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Afin de sauver Minho, Thomas et ses amis devront pénétrer dans la légendaire et sinueuse Dernière Ville contrôlée par la terrible organisation WICKED. Une cité qui pourrait s’avérer être le plus redoutable des labyrinthes. Beaucoup de points communs avec le précédent malgré quelques défauts supplémentaires. L'ouverture sur l'attaque du train commence bien et nous remet dans le bain immédiatement. Les personnages sont de nouveau approfondis et bien plus actifs, quoique leurs réactions apparaissent pour le moins changeantes et parfois peu compréhensibles. Le casting est toujours aussi efficace. Les scènes d’action, bien réalisées, rythmées, visibles et pleines d’effets spéciaux convaincants, alternent avec des scènes plus intimistes. La question morale développée reste posée sans manichéisme et se révèle toujours aussi complexe à résoudre. Le scénario souffre parfois d'incohérences difficiles à justifier. La fin, l'épilogue pour être précise, s'avère un r

Black panther

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Après la mort de son père, T’Challa revient au Wakanda prendre sa place sur le trône. Mais lorsqu’un vieil ennemi resurgit, son courage est mis à rude épreuve. Il se retrouve entraîné dans un conflit qui menace non seulement le destin du Wakanda, mais celui du monde entier… La bande annonce était prometteuse et n'en dévoilait pas trop. Cet opus Marvel allie humour, action et effets spéciaux de qualité sans trop d'esbroufe, comme toujours et se situe principalement en Afrique, nouveauté en soi. Chadwick Boseman campe la fameuse panthère avec ce qu'il faut de charisme. La jeune Letitia Wright amène une espièglerie bienvenue tout à fait charmante, tandis que Danai Gurira impose sa force pas si tranquille. Martin Freeman et Andy Serkis composent des sidekicks parfaitement efficaces. Entre tradition colorée et modernité, le scénario, prévisible, vise un aspect social, féministe et profondément humain plutôt plaisant. C'est sans doute le Marvel le plus politique, l

Phantom thread

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Dans les années 50, le couturier de renom Reynolds Woodcock et sa sœur Cyril règnent sur le monde de la mode anglaise. Célibataire endurci, il collectionne les femmes qui lui servent à la fois de muses et de compagnes jusqu’au jour où la jeune et très déterminée Alma les supplante toutes. Mais cet amour va bouleverser une routine jusque-là ordonnée et organisée au millimètre près. Je ne sais pas quoi penser de ce film. Il est élégant comme les tenues incroyables qu'il montre. Il est mélancolique et sombre comme les musiques assourdissantes qui nous déconcentrent. Il est hanté par trois personnages névrosés, bourrés de défauts et néanmoins attachants. Daniel Day-Lewis campe, à sa façon aussi charismatique qu'inquiétante, Reynolds, couturier de génie, lunatique, ogre dévorant tout autour de lui. Vicky Krieps explose en ingénue pas si naïve tandis que Lesley Manville lui oppose un jeu monolithique et glacial. Ce tango, tantôt à deux, tantôt à trois, vénéneux à souhait,

Le retour du héros

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Elisabeth est aussi droite et sérieuse que le capitaine Neuville est lâche et sans scrupules. En faisant de lui un héros d'opérette, elle est devenue, malgré elle, responsable d'une imposture qui va très vite la dépasser…  Récit mordant d'une imposture frôlant l'absurde à l'époque napoléonienne, ce retour d'un héros de pacotille qui mérite surtout le titre de meilleur conteur ne surprend guère mais offre un spectacle sympathique bourré de références tant aux films de Broca qu'à Jane Austen. Jean Dujardin et Mélanie Laurent, complices, cabotinent à loisir, s'échangeant avec délice des piques assassines. Joyeuse, légère, sans trop de prétentions autres que divertir, cette comédie pêche parfois par excès d'enthousiasme et des traits trop épais, passant très près de la caricature. Cela dit, la peinture de la bourgeoisie napoléonienne, avide d'histoires romanesques et de diamants. Réjouissant.  7/10

Agora

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En janvier 2010 est sorti un film ambitieux qui n'a pas très bien marché aux États-Unis. Parfois, le public américain rate des choses...  IVème siècle après J-C. L’Égypte est sous domination romaine. A Alexandrie, la révolte des Chrétiens gronde. Réfugiée dans la grande Bibliothèque, désormais menacée par la colère des insurgés, la brillante astronome Hypatie tente de préserver les connaissances accumulées depuis des siècles, avec l'aide de ses disciples. Parmi eux, deux hommes se disputent son amour : Oreste et le jeune esclave Davus, déchiré entre ses sentiments et la perspective d'être affranchi s'il accepte de rejoindre les Chrétiens, de plus en plus puissants... On entre difficilement dedans au début, il faut apprivoiser ce film qui connaît une coupure centrale inappropriée car il a de très nombreuses qualités. Les acteurs sont formidables, notamment Rachel Weisz, Max Minghella, Oscar Isaac, Ashraf Barhom... La reconstitution est élégante, les