Maman a tort
Anouk, 14 ans, découvre brutalement un autre visage de sa mère, à la faveur de l’incontournable stage d’observation de troisième qu’elle effectue dans la compagnie d’assurances où celle-ci travaille. Une semaine d’immersion dans le monde adulte de l’entreprise, avec ses petits arrangements et ses grandes lâchetés, qui bientôt scelle son jeune destin.
Je me méfiais un peu en y allant : le cinéma social, français en plus, ce n'est pas tellement mon truc. Il n'y a pas grand chose de bien dans ce film. Pourtant, ça ne partait pas si mal : le prisme du stage de 3ème, c'était une bonne idée. Pour partie, il décrit assez bien le monde du travail mais entre les caricatures (Anastasie et Javotte sont tellement stupides que c'en est ridicule), les invraisemblances et la condescendance envers le spectateur, le film agace. Il hésite trop entre fable sociale amusante, conte initiatique, bluette adolescente et drame psychologique. Il n'est ni assez grinçant, ni assez émouvant, ni assez drôle, ni assez bien joué. Emilie Dequenne a déjà été largement meilleure, son personnage est fade, même si je comprends sa lâcheté pragmatique. Jeanne Jestin sur-joue parfois légèrement et son personnage est agaçant. Le déroulement de l'intrigue s'avère lent et peu crédible, donc on s'ennuie un peu et en plus on n'y croit pas vraiment. La petite bluette de la gamine n'apporte rien et empêche de se concentrer sur le véritable sujet du film : la perte des illusions d'une jeune fille curieuse et les compromissions professionnelles. A vouloir toucher à tout, Fitoussi effleure son sujet mais n'approfondit rien. Cela dit, on rit de temps à autre de ce milieu professionnel étouffant, écrasant tous ceux qui ne résistent pas à la pression ou ne parviennent pas à s'intégrer.
3/10
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