Grace de Monaco
Lorsqu'elle
épouse le Prince Rainier en 1956, Grace Kelly est alors une immense
star de cinéma. Six ans plus tard, alors que son couple rencontre de
sérieuses difficultés, Alfred Hitchcock lui propose de revenir à
Hollywood, pour incarner Marnie. Mais c'est aussi le moment ou la
France menace d'annexer Monaco. Grace est déchirée. Il lui faudra
choisir entre la flamme artistique qui la consume encore ou devenir
définitivement : Son Altesse Sérénissime, la Princesse Grace de
Monaco.
Au vu des
critiques mitigées, je me suis dit que je devais voir par moi-même.
Je ne connais pas assez l'histoire de Monaco pour juger de la
véracité historique du film, bien qu'il paraisse évident que le
rôle politique d'un seul discours, même émouvant, n'a pu être
celui-là. Cependant, le film restitue bien l'ambiance délétère au
moment où le Rocher et la France connaissaient des tensions qui ont
véritablement conduit à un blocus. Une fois la question de la
véracité historique évacuée, on peut se pencher sur le film et
son contenu. La réalisation est académique, comme on pouvait s'y
attendre. Dahan multiplie les plans serrés sur le visage de Nicole
Kidman, au détriment du reste et notamment des autres personnages.
Par ailleurs, Kidman est magnifique, émouvante, vraiment expressive
pour la première fois depuis des années. Tim Roth est excellent en
prince distant mais amoureux mais un peu sous-estimé, de même que
les nombreux seconds rôles avec une mention spéciale pour Paz Vega.
La reconstitution des sixties et les costumes, superbes, nous
plongent instantanément dans l'époque et son atmosphère à la fois
glamour et glacée. Ce dernier aspect tient aussi sans doute à la
lumière employée par Dahan. Ce dernier admire visiblement Grace
Kelly à laquelle il ne trouve aucun défaut. Il livre un beau
portrait de femme tiraillée entre ses aspirations artistiques et son
rôle politique, entre Hitchcock et sa famille. Lorsqu'elle commence
à orienter son choix, elle s'implique alors enfin dans son rôle de
princesse. Deux choses, toutefois, m'ont gênée : il semble pendant
près de la moitié du film que Rainier et Grace ne communiquent pas,
ne se voient même pas, comme s'ils vivaient séparément, et Grace,
dans une bonne partie du film et surtout dans son discours, fait
preuve d'une naïveté surprenante, limite miss France.
7,5/10
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