Life of Chuck de Mike Flanagan / Plein de délicatesse /

La vie extraordinaire d’un homme ordinaire racontée en trois chapitres commençant par la fin du monde. Merci Chuck ! 
La structure inversée et la première partie peuvent décontenancer au début. Ce n’est que quand on peut imbriquer la première partie dans le reste qu’on peut complètement entrer dans le film. Ce qui est dommage parce que du coup ça m’a pris un moment vu que je n’ai pas lu la nouvelle dont il est tiré. Paradoxalement, Tom Hiddleston, fascinant de banalité et d’intériorité mêlées, apparaît peu à l’écran. Jacob Tremblay et Benjamin Pajak sont excellents dans le même rôle plus jeune. Mark Hamill campe un grand-père affectueux mais aussi inquiétant, tandis que Mia Sara joue une grand-mère parfaitement lumineuse. Karen Gillan et Chiwetel Ejiofor sont excellents en ancien couple faisant face à la fin du monde. Malgré le twist sur ce sujet, le message écologique, bien présent, donne à réfléchir, sans s’appesantir, contrebalancé par le message sur la vie, l’intériorité et la mort. C’est drôle, ça m’a fait penser à une célèbre réplique de l’heptalogie Harry Potter : « Bien sûr, cela se passe dans ta tête, Harry, mais pourquoi cela voudrait-il dire que ce n'est pas réel ? ». La scène de danse constitue cinq ou dix minutes de plaisir cinématographique, point d’orgue du film par son placement et son importance. J’ai aussi beaucoup aimé les scènes entre le jeune Chuck et sa grand-mère. La réalisation de Flanagan, maîtrisée, retranscrit parfaitement l’univers de Stephen King, à la fois drôle, mélancolique, un peu cruel, sans totalement réussir à nous émouvoir. Je trouve l’emballement de la presse un peu too much, c’est sans doute dû à la pauvreté de la proposition cinématographique en ce moment. Si Life of Chuck célèbre la vie, aussi insignifiante soit-elle, les critiques célèbrent un film intelligent qui ne surligne pas son propos et fait appel à l’intelligence du spectateur. Si l’on aurait apprécié d’en savoir plus sur le Chuck adulte, le film remporte néanmoins les suffrages grâce à quelques moments suspendus. 

8/10 


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