En fanfare d'Emmanuel Courcol / Généreux et juste /

Thibaut, chef d’orchestre de renommée internationale qui parcourt le monde, apprend qu’il a été adopté, qu’il a un frère, Jimmy, employé de cantine scolaire et qui joue du trombone dans une fanfare du Nord. En apparence, tout les sépare, sauf l’amour de la musique. 
C’est l’histoire de deux frères qui s’apprivoisent grâce à leur passion commune pour musique qui transcende tout : leurs différences de caractère, de passé, de relation à la mère, de milieu social. J’avais peur que la bande-annonce en dévoile trop, mais, heureusement ce n’est pas le cas. Quoique parfois un peu caricatural, notamment parce que le travail sur les contrastes, les décors, les couleurs, est réussi, le film fait rire et émeut, sincèrement. L’équilibre entre drame social et comédie fonctionne. Le scénario suit un schéma classique parvient à surprendre jusqu’à un final émouvant et rythmé, comme tout le film par la musique. Qu’elle soit classique, jazz ou populaire, elle irrigue un bonne partie des scènes avec justesse. Benjamin Lavernhe, en chef d’orchestre débordé et bienveillant, curieux de tout mais surtout de ce nouveau frère qu’il est prêt à aimer, et Pierre Lottin, en tromboniste compositeur, autodidacte doté de l’oreille absolue, bourru et meurtri mais prêt à faire un don de mœlle sans réfléchir, sont irrésistibles ; on sent leur complicité. La scène de l’improvisation au piano du restaurant est magique. Chronique d’un déterminisme social qui enferme, il tend à donner de l’espoir, par la fraternité et la musique. 

8,5/10

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