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Affichage des articles du juin, 2024

Le comte de Monte-Cristo de Matthieu Delaporte, Alexandre De La Patellière / Brillant /

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V ictime d’un complot, le jeune Edmond Dantès est arrêté le jour de son mariage pour un crime qu’il n’a pas commis. Après quatorze ans de détention au château d’If, il parvient à s’évader. Devenu immensément riche, il revient sous l’identité du comte de Monte-Cristo pour se venger des trois hommes qui l’ont trahi.  Comme je n’ai pas aimé l’adaptation des Trois mousquetaires, je craignais que cette adaptation soit du même tonneau. N’ayant pas lu le roman, je me suis renseignée après la séance sur son déroulé et j’ai constaté de nombreuses modifications tant pour en réduire la durée que pour le moderniser. En général, je n’apprécie pas tellement ce type de changements, cela dit, mis à part quelques coupes ressenties dans l’intrigue, le scénario s’avère solide et fidèle à l’essence de l’œuvre malgré une intrigue foisonnante. Les péripéties s’enchaînent, on ne voit pas les trois heures passer. Pierre Niney campe une victime brisée puis un comte vengeur au visage fermé, parfois séducteur ma

Sans un bruit : jour 1 de Michael Sarnoski / Malin /

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Découvrez comment notre monde est devenu silencieux.  Ayant aimé les deux précédents opus, j’ai tenté ce préquel qui propose de nous en apprendre plus sur les débuts de l’arrivée des créatures sur Terre. J’ai été un peu déçue parce qu’au final on n’apprend pas grand-chose de plus, l’intérêt du film réside ailleurs. Au départ, j’ai été surprise par le choix du personnage central : une femme mourante très en colère. Il faut accorder du temps à cette femme courageuse pour s’y attacher. Elle n’est pas aidée par la succession de personnages qui apparaissent sans s’éterniser, avant l’arrivée d’Eric qui est plus immédiatement sympathique, notamment parce qu’il amène une touche d’humour. En revanche, le chat est adorable. Décontenancée par le défilé de sidekicks de la première partie, j’ai pu pleinement rentrer dans l’histoire à partir du moment où Samira commence à tisser de vrais liens. Le frisson est moins présent, en revanche, l’atmosphère est très tendue et fonctionne. Les effets spéciaux

Vice versa 2 de Kelsey Mann / Un poil anxiogène /

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Riley, désormais adolescente, ce qui n’est pas sans déclencher un chamboulement majeur au sein du quartier général, doit faire face à quelque chose d’inattendu : l’arrivée de nouvelles émotions.  J’ai mis du temps à apprécier le premier, il en sera peut-être de même de celui-ci. L’apparition de nouvelles émotions amène du neuf, des nuances. Elle illustre à merveille le passage aux affres de l’adolescence. Cependant, Anxiété s’avère… anxiogène. Elle est même carrément stressante. Le design est coloré, inventif pour illustrer le cerveau, l’animation fluide. Mais j’étais à deux doigts de la crise d’angoisse en même temps que la gamine. En cela, c’est très efficace. Envie est plutôt marrante, Ennui aussi blasé qu’il le peut, embarras de plus en plus planqué dans son pull, ils restent néanmoins de simples figurants tant anxiété prend de la place. Si Riley devient agaçante, sa nouvelle copine Val se montre plus positive : attachante, montrant l’exemple : une fille cool ET gentille. Les sujet

The bikeriders de Jeff Nichols / En demi-teinte /

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Kathy, jeune femme au tempérament bien trempé, croise Benny, qui fait partie de la bande de motards des Vandals, et tombe aussitôt sous son charme. Alors que les motards accueillaient tous ceux qui avaient du mal à trouver leur place dans la société, les Vandals deviennent une bande de voyous sans vergogne.  J’aime bien Mud et Midnight special et j’adore Loving du même réalisateur. Vu le casting, je plaçais beaucoup d’espoir dans ce nouveau film. Or je suis un peu déçue. Le côté naturaliste de Nichols convenait mieux à un couple aimant et paisible qu’à une bande de motards. De plus, la narration est faite par Kathy qui a un ton assez négatif. Face à elle, deux taiseux, si bien qu’elle parle tout le temps, partageant sa perception, tandis qu’eux ont rarement la parole. Malgré le talent de Jodie Comer, elle n’apparaît pas sympathique. Tom Hardy et Austin Butler campent avec charisme deux passionnés de moto mais surtout de l’idée de la liberté. Le premier excelle en chef de club vieilliss

Les guetteurs d'Ishana Shyamalan / Prometteur mais ennuyeux /

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Perdue dans une forêt, Mina trouve refuge dans un bunker déjà occupée par trois personnes. Elle découvre les règles de ce lieu très secret : chaque nuit, les habitants doivent se laisser observer par les mystérieux occupants de cette forêt. Ils ne peuvent pas les voir, mais eux regardent tout.  J’ai confondu ce film avec celui à venir du père de la réalisatrice ; leurs styles étant similaires, je ne m’en suis aperçue qu’au générique de fin. Sans doute aurais-je fait preuve d’un peu plus d’indulgence si j’avais percuté plus tôt car je suis plus tolérante envers un premier film qu’envers un réalisateur chevronné. En effet, j’ai trouvé le scénario trop léger, il démarre lentement, continue doucement et finit par avancer dans son dernier tiers. Avant que quelque chose se passe, il faut côtoyer l’ennui, notamment parce que les dialogues insipides ne retiennent pas l’attention, non plus que les personnages loin d’être attachants, même si le casting fait le job. Mina n’offre que peu d’intérêt

Bad boys : ride or die d'Adil El Arbi et Bilall Fallah / Pas terrible /

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Lowrey et Burnett décident d’innocenter leur ancien supérieur compromis par la découverte d’éléments le mêlant à la pègre.  Le précédent opus m’avait laissé un souvenir très très flou mais plutôt sympathique. Là, j’ai hésité à quitter la salle. D’ailleurs : première scène, gros plan sur une minette en bikini, puis une autre, j’ai craint le retour dans les années 80-90. Bon bah gagné. Les dialogues, même en VOST, sont affligeants, l’humour lourdingue qui n’a pas changé depuis les années 90 tombe à plat et regarder deux quinquas réagir comme des ados s’est révélé particulièrement agaçant. Ok, les scènes d’action sont sympas, quoique le mode immersif façon jeu vidéo ne me convainc guère. Je n’ai même pas pu me divertir en mode je pose mon cerveau à l’entrée de la salle et je le récupère en sortant, ce n’est même pas à ce niveau. Tout dans la dramaturgie date, du scénario au rôle quasi inexistant des femmes, en passant par le fiston qui retourne sa veste parce qu’il n’est quand même pas si

En attendant la nuit de Céline Rouzet / Prévisible /

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Philémon est un adolescent pas comme les autres : pour survivre, il a besoin de sang humain. Dans la banlieue pavillonnaire un peu trop tranquille où il emménage avec sa famille, il fait tout pour se fondre dans le décor. Jusqu'au jour où il tombe amoureux de sa voisine Camilla et attire l’attention sur eux…  Je voulais donner une chance au fantastique français, il n’y en a pas tant que ça. Ça partait plutôt bien avec du mystère et une ambiance assez oppressante avec ces montagnes menaçantes, ce voisinage de banlieue proprette et cette famille qui vit à moitié dans la cave. Le film est lent, puis s’accélère pour une dernière demi-heure tendue. Malheureusement, ce film souffre des travers inhérents semble-t-il au cinéma français : notre vampire en devenir, métaphore du bouillonnement hormonal et émotionnel de l’adolescence, est au bord de la dépression. Il a une relation trouble avec sa mère – œdipe bonjour – et avec sa copine qui semble fascinée juste parce qu’il est moins hâbleur