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Affichage des articles du février, 2024

Une vie de James Hawes / Fade /

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Prague, 1938. Alors que la ville est sur le point de tomber aux mains des nazis, un banquier londonien va tout mettre en œuvre pour sauver des centaines d’enfants promis à une mort certaine dans les camps de concentration. Le film, classique, est un drame historique bien réalisé mais un peu trop édifiant et académique. Ce qui est dommage aussi, c’est que la bande-annonce dévoile la scène principale du film, cassant l’émotion et le rythme, notamment par l’alternance des deux époques amenant parfois des scènes sans intérêt. Peinant à créer de la tension, y compris dans les scènes naturellement dramatiques et angoissantes, il frôle l’ennui, faute de suspense et de dialogues de qualité. Il aurait été intéressant de plus montrer le travail réalisé à Prague. Pourtant, malgré ses défauts, il parvient parfois à faire naître l’émotion, grâce à un casting investi – Anthony Hopkins, Johnny Flynn, Helena Bonham Carter, Lena Olin, Romola Garai - et une reconstitution de qualité.  6/10

Chien et chat de Reem Kherici / Décevant /

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Diva, célèbre chat star des réseaux sociaux et Chichi, chien des rues, perdent leur maître respectif. Commence alors un voyage déjanté entre Montréal et New York avec d’un côté les humains qui ont perdu la trace de leurs animaux et de l’autre, les animaux livrés à eux-mêmes pour retrouver leurs maîtres J e ne m’attendais pas à un film génial, même si j’aime bien les précédentes réalisations de Reem Kherici (plaisir coupable, j’avoue). Déjà sur la bande annonce, je n’étais pas convaincue par le design du chat. Je ne suis pas fan du mix CGI prise de vue réelle en général. Ce sentiment s’est confirmé lors de la séance : autant le chien est mignon et plutôt bien fait, autant le chat convainc moins. J’ai un souvenir d’enfance flou mais plaisant d’un film sur deux chiens et un chat qui essaient de retrouver leurs maîtres. Je ne retrouve pas la magie de mes souvenirs, mais je ne suis plus une enfant, le jeune public sera peut-être plus enthousiaste. Au vu du budget et de l’ambition, ce n’est

Palmarès des BAFTA 2024

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L a 77e cérémonie des British Academy Film Awards s'est tenue hier. En voici le palmarès : Meilleur film (= meilleurs producteurs) Oppenheimer – Christopher Nolan, Charles Roven et Emma Thomas Anatomie d'une chute - Marie-Ange Luciani et David Thion Winter Break - Mark Johnson Killers of the Flower Moon - Dan Friedkin, Daniel Lupi, Martin Scorsese et Bradley Thomas Pauvres Créatures – Ed Guiney, Yórgos Lánthimos, Andrew Lowe et Emma Stone   Meilleur film britannique (= meilleurs producteurs) La Zone d'intérêt – Jonathan Glazer, James Wilson et Ewa Puszczyńska Sans jamais nous connaître – Andrew Haigh, Graham Broadbent, Pete Czernin et Sarah Harvey How to Have Sex – Molly Manning Walker, Emily Leo, Ivana MacKinnon et Konstantinos Kontovrakis Napoléon – Ridley Scott, Mark Huffam, Kevin J. Walsh et David Scarpa The Old Oak – Ken Loach, Rebecca O'Brien et Paul Laverty Pauvres Créatures – Yórgos Lánthimos, Ed Guiney, Andrew Lowe, Emma Stone et Tony McNamara Toi et mo

Sans jamais nous connaître d'Andrew Haigh / Envoûtant /

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A Londres, Adam vit dans une tour où la plupart des appartements sont inoccupés. Il rencontre un mystérieux voisin, Harry. tandis qu'il retourne dans la ville de banlieue où il a grandi, où il découvre que ses parents occupent la maison, et semblent avoir le même âge que le jour de leur mort, il y a plus de 30 ans. Je savais que ce serait un film étrange, avec une part de surnaturel, donc je n'ai pas être désarçonnée par son atmosphère à la fois mélancolique et bizarre. En revanche, comme la bande annonce met l'accent sur l'histoire d'amour, je m'attendais à un film plus charnel. Cela dit les scènes d'amour sont sensuelles et sans vulgarité. Le scénario est divisé en deux : les retrouvailles avec les parents et la naissance d'une belle histoire d'amour. Il traite autant de traumatisme d'enfance, de souvenirs, le deuil et l'Œdipe mal réglé que de solitudes et d'amour. Certes certaines scènes m'ont un peu perdue entre réalité et cauchem

Tout sauf toi de Will Gluck / Exactement ce qu'on attend du genre /

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Bea et Ben ont tout du couple parfait, mais après un premier rendez-vous idéal, un incident refroidit leur attirance réciproque jusqu'à leurs retrouvailles inattendues lors d'un mariage en Australie. Ils font alors ce que n'importe quel adulte mature ferait dans cette situation : prétendre être en couple.  J’aime les comédies romantiques, genre qui n’est, malheureusement, plus à la mode en ce moment. En fait, j'adore les romcoms classiques avec de l’amour guimauve et une fin heureuse, sans trop de surprise donc. De ce point de vue, Tout sauf toi respecte scrupuleusement le cahier des charges en ajoutant un poil d’humour parfois trash (bof, voire gênant) et pas mal de scènes peu habillées (sans tomber complètement dans la vulgarité et avec des comédiens hyper bien foutus, on ne se plaint pas, ce serait mal venu). Je suis dubitative quand au choix des costumes de Sydney Sweeney : une taille trop petite au niveau du décolleté, ce n’est pas très heureux esthétiquement et j’

Cocorico de Julien Hervé / Lourdingue /

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Sur le point de se marier, Alice et François décident de réunir leurs deux familles. Pour l’occasion, ils réservent à leurs parents un cadeau original : des tests ADN pour que chacun puisse découvrir les origines de ses ancêtres.  Les critiques télévisées m’avaient vendu une comédie hilarante. J’ai ri de certaines répliques bien senties, un peu, moins que le reste de la salle, et en me planquant un peu devant tant de franchouillardise ; l’accumulation de clichés et de caricatures lasse assez rapidement. Les personnages ne sont qu’esquissés, des silhouettes de carton-pâte sans profondeur. Bourdon et Clavier en font des tonnes dans le rôle du beauf parvenu et du beauf aristo. Marianne Denicourt et Sylvie Testud offrent plus de nuances. Ils ne découvrent pas leurs origines, ils déblatèrent sur certaines origines, visées on ne sait pourquoi. Le scénario tourne vite en rond et la construction du film en deux parties inégales ne constitue pas un choix heureux.  3,5/10

Mes tops 2023

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Pile dix, c'est exceptionnel !  Citons les cinq films notés 8,5/10 que j'ai beaucoup aimés : Suzume, Misanthrope, Le règne animal, Second tour, Hunger games : la ballade du serpent et de l'oiseau chanteur. La famille Asada de Ryôta Nakano / Léger et poignant / 9/10 Dans la famille Asada, chacun a un rêve secret. Masashi, lui, a réalisé le sien : devenir photographe. C'est une comédie dramatique attachante, pleine de fantaisie et d'émotion, un film très simple qui joue sur l'humanité des personnages. Une histoire d'amour d'Alexis Michalik / Sincère et intense / 9/10 Katia et Justine tombent amoureuses. Malgré la peur de l’engagement et le regard des autres, elles décident de faire un enfant. Mais alors que Katia tombe enceinte, Justine la quitte soudainement... Simple et efficace, une tranche de vie excellemment incarnée par un casting investi qui montre un bonheur drôle et passionné et un malheur dissimulé derrière un humour rav

Mes 11 flops 2023

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Intégrer ou non les 3,5/10 ? Ça faisait 13 films. Je me suis limitée aux notes égales ou inférieures à 3/10. Une succession de film tous plus navrants les uns que les autres j'en ai peur.  Babylon de Damien Chazelle / Agaçant et vulgaire / 3/10 Los Angeles des années 1920. Récit d’une ambition démesurée et d’excès les plus fous, Babylon retrace l’ascension et la chute de différents personnages lors de la création d’Hollywood, une ère de décadence et de dépravation sans limites. Un trip hystérique perso du réalisateur, ni drôle ni intéressant, pendant trois looooongues heures. Seul Brad Pitt surnage avec classe dans ce festival de la trivialité. Un homme heureux de Tristan Séguéla / Embarrassant / 3/10 Alors que Jean, maire très conservateur d'une petite ville du Nord, est en campagne pour sa réélection, Edith, sa femme, lui annonce qu'elle est - et a toujours été - un homme. Déconcertant et même crispant. Faute de crédibilité, le propos s'avère embarrassan

Argylle de Matthew Vaughn / Excessivement fun /

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  Elly Conway, auteur solitaire d’une série de romans d’espionnage à succès, se retrouve embarquée dans une véritable course-poursuite avec un véritable agent secret qui prétend que ses livres prévoient l'avenir. Et là on se dit : "Mais c'est quoi ce bordel ?" Et on se le dira plusieurs fois pendant le film, jusqu'à ce que les pièces s'emboîtent et qu'on se dise "Mais c'est quoi ce bordel ?". Vaughn nous a habitué aux scénarios WTF, et aux scènes WTF (la danse-combat, le patin à glace sur pétrole qui ne salit pas) aussi n'est-on pas surpris, d'autant que j'ai apprécié que ce soit moins vulgaire que Kingsman. C'est marrant et bien fichu car si le réalisateur n'est pas avare de n'importe quoi, il propose une esthétique soignée, quoique tape à l'œil. Quant à ses effets visuels, ils sont inégaux. J'ai bien aimé la B.O, notamment le générique de fin qui n'a rien à envier à celui d'un James Bond. Le casting

Iron claw de Sean Durkin / Inégal mais émouvant /

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Les inséparables frères Von Erich ont marqué l’histoire du catch professionnel du début des années 80. Entrainés de main de fer par un père tyrannique, ils vont devoir se battre sur le ring et dans leur vie.  J'ai mis un temps fou à rentrer dans le film à cause de l'aspect pour le moins déroutant de Zac Efron dont le prise de muscle lui donne un air artificiel et emprunté, comme s'il ne savait pas comme se mouvoir avec cet excédent. Quand enfin je suis entrée dedans, c'est grâce à la synergie entre les acteurs incarnant la fratrie Von Erich : ils sont émouvants ces types balèzes élevés dans le culte d'une masculinité toxique et d'une gloire inaccessible qui s'aiment incroyablement fort, en dépit de tout. Lily James amène un contrepoint de douceur et de réalisme, un point de vue extérieur quand toute la famille - très bien castée -  semble vivre en autarcie. Le scénariste a pris des libertés avec l'histoire : il manque un frère et les épouses et enfants