Je verrai toujours vos visages de Jeanne Herry / Intéressant /
Depuis 2014, en France, la Justice Restaurative propose à des personnes
victimes et auteurs d’infraction de dialoguer, encadrés par des professionnels et des bénévoles, comme
Judith, Fanny ou Michel. Nassim, Issa, et Thomas, condamnés pour
vols avec violence, Grégoire, Nawelle et Sabine, victimes des mêmes infractions, mais aussi Chloé,
victime de viols incestueux, s’engagent sur cette voie.
J'avais beaucoup aimé Pupille de la même réalisatrice et le sujet m'intéresse de par les nombreuses ambivalences qu'il contient. Or, ici, le traitement formel m'a déçue. Le film commence lentement, on ne sait presque rien de la vie des protagonistes en dehors de leur démarche, ce qui limite l'épaisseur des personnages. Pour éviter la dispersion, il fallait faire un choix et raconter l'histoire du groupe, ou celui de Chloé. De surcroît on assiste à une succession de scènes parfois sans lien et toujours sans transition. La mise en scène aride flirte avec le documentaire alors que la fin semble un peu naïve même si elle a un côté romanesque tout à fait plaisant pour le spectateur. Pourtant, le film a des atouts, à commencer par son casting réussi, de Gilles Lellouche à Fred Testot, en passant par Miou-Miou, Jean-Pierre Darroussin, Leila Bekhti, Élodie Bouchez ou Dali Benssallah. Certaines scènes trouvent leur voie vers l'émotion, presque discrètement, grâce à l'humanisme et la sensibilité d'un scénario dépourvu de manichéisme.
Un film intéressant mais peu être un peu didactique.
6/10
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