Mort sur le Nil de Kenneth Branagh // Un massacre //

Au cours d’une luxueuse croisière sur le Nil, ce qui devait être une lune de miel idyllique se conclut par la mort brutale de la jeune mariée. Ce crime sonne la fin des vacances pour le détective Hercule Poirot. Et dans cette sombre affaire d’amour obsessionnel aux conséquences meurtrières, ce ne sont pas les suspects qui manquent !

La séance fut pénible, j'en trépignais d'agacement ! Quelle dénaturation du personnage d'Hercule Poirot par un réalisateur égocentrique décidé à modifier non seulement une mythologie et un caractère mais aussi une trame sans rien leur apporter qui justifie son choix ! Et sans combler les trous laissés béants par ses traficotages. Quel intérêt d'ajouter un tel passé à Poirot ? Pourquoi chercher à justifier sa moustache ? Pourquoi supprimer des personnages, en ajouter d'autres, en modifier certains, tout en réussissant le miracle malvenu de ne jamais les creuser, alignant les silhouettes en carton-pâte vêtus de costumes sublimes, quoi que parfois trop modernes. Quant à la pseudo modernisation de certains comportements, ce n'est que vulgarité tape à l'œil et culture woke mal placée, là où l'adaptation télévisée prenait quelques libertés nettement mieux intégrées au récit. Si vraiment Branagh veut raconter une autre histoire, qu'il le fasse mais qu'il n'appelle pas ça adaptation. Ajoutons à ce naufrage un casting prestigieux mais en demi-teinte. Emma Mackay, Rose Leslie et Sophie Okonedo surnagent avec classe. Armie Hammer semble aux abonnés absents – et couvert d'une bonne couche d'auto-bronzant. Les autres n'émergent pas, à part Bateman dont le personnage prend une place disproportionnée. Quant à Branagh, dont l'accent belge est affreux, il n'a pas la carrure du détective, dans tous les sens du terme. De plus, je commence à douter de ses talents de réalisateur. Ses choix de très gros plans en permanence et / ou de contre-plongée sont ridicules et ses effets de caméra, boursouflés, donnent la nausée. De surcroît, non seulement l'image a du grain mais l'ajout d'effets spéciaux numériques hideux et en surnombre finit de noyer le film alors qu'il y avait un tel potentiel de prises de vue et un vrai travail à faire sur la photographie. 

2/10



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