Une sirène à Paris de Mathias Malzieu

Crooner au cœur brisé, Gaspard s’est juré de ne plus retomber amoureux. Un soir, au pied du Flowerburger, la péniche-cabaret où il chante, il découvre Lula, jolie sirène qui fait s'emballer le cœur des hommes jusqu’à l’explosion. 
J'ai un souvenir en demi-teinte de Jack et la mécanique du cœur, aussi je n'étais pas très enthousiaste à la sortie du film. Une question d'horaire et me voilà – enfin ! – au cinéma. 
Après un générique animé qui donne le ton, le réalisateur nous fait pénétrer dans son Paris merveilleux, hors du temps, foisonnant, plein de mélancolie joyeuse et de poésie. Malzieu compose aussi la B.O et, de même qu'il développe de nouveau le thème du cœur brisé, il répète certains rythmes pour immerger le spectateur dans son monde teinté d'humour. Si le scénario penche parfois du côté de La forme de l'eau, le film compense les moindres moyens par une folle inventivité, et surtout de vrais décors sans numérique. Un brin superficiel, il assume son premier degré, une forme de naïveté charmante. Nicolas Duvauchelle, séduisant et attendrissant, forme un couple complice avec la très belle Marilyn Lima. Ils sont secondés par Rossy de Palma, un peu dingue et terriblement sympathique et Tchéky Karyo, le passeur d'histoire prêt à se retirer du jeu. Sans oublier le très bon jeu de Johnny Cash, le chat. Malgré quelques maladresses, ce conte fantastique très swing emporte le morceau avec son onirisme plein d'espoir. Ça donne envie de lire le livre éponyme.

Ce film bénéficie-t-il de l'effet premier cinéma post-confinement ? Peut-être. Mais c'est merveilleux de recommencer comme ça !

9/10

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