Les faussaires de Manhattan de Marielle Heller

Ancienne auteure à succès aujourd’hui sans le sou, Lee Israel se découvre un don : imiter à la perfection le style de grands romanciers. Elle monte une arnaque pour renflouer ses comptes.
Je m'attendais à une comédie enlevée et jouissive combinant arnaque et littérature. Je me suis trouvée face à une comédie dramatique sur la solitude qui démarre tard, notamment parce que le synopsis dévoile plus de la moitié du film. Melissa McCarthy campe une auteur acerbe alcoolique incapable de se tenir correctement, adorant son chat, seul être avec qui elle accepte de tisser un lien. Malgré ses piques, ce personnage a quelque chose de fade, peut-être parce qu'il ne vit pas vraiment, vivant à travers les livres. Richard E. Grant, connu pour ses seconds rôles, apporte une touche de bonne humeur grâce à son personnage de dandy un peu idiot, sans le sou, léger et profond à la fois, inconséquent. Derrière la gouaille, on devine l'élégance de celui qui ne se plaint jamais. Malgré des dialogues bien troussés, le scénario manque de piquant et de rebondissements, il ne se passe pas grand chose. La B.O jazzy, formidable, soutient un propos mélancolique tant sur les gens que sur l'écriture – ô combien frustrante – marqué par une grisaille permanente, tant le film semble dépourvu de couleurs. Dommage, il y avait un sujet passionnant.

6/10

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