L'autre héritière de Lauren Willig

Trouvé en librairie sur mon lieu de vacances. Dévoré en deux jours. 

À la mort de sa mère, Rachel découvre que son père, qu'elle croyait décédé, est bel et bien en vie. Mieux encore, il a une autre fille. En quête d'explications, la jeune femme fait la connaissance de Simon Montfort, aristocrate et journaliste mondain. Ensemble, ils échafaudent un plan pour approcher le père de Rachel : elle devient la pétillante Vera Merton, une cousine éloignée de Simon. Il l'introduit dans l'aristocratie londonienne, elle lui fournit en retour de quoi alimenter sa chronique.

Lauren Willig (1977 - ) est une romancière américaine, reconnue pour ses fictions historiques. Diplômée de Yale et d'Harvard, elle a brièvement travaillée dans un cabinet juridique tout en commençant à publier la série des « Pink carnation ». Elle a reçu plusieurs récompenses littéraires et donné des cours de littérature à Yale. Elle a Aliénor d'Aquitaine pour idole. 

L'auteur décrit d'abord la vie d'une gouvernante dans les années 20, puis les soirées de l'aristocratie londonienne. On découvre cette jeunesse qui ne veut pas réfléchir, qui veut s'étourdir de fête et d'alcool pour oublier une guerre dont les retombées n'ont pas fini de ternir les vies. C'est aussi la peinture d'une aristocratie à bout de souffle, engoncée dans son snobisme et ses faux-semblants face à un monde qui évolue sans elle.
Les personnages sont attachants : Rachel, paumée, délirante, déterminée, Simon, caustique et attentionné, la trop excentrique Cece, la trop discrète Olivia. Les personnages secondaires auraient mérité plus de présence et plus d'approfondissements. Bien que prévisible, le roman se dévore grâce à des mystères soigneusement dévoilés tout au long du récit et au petit jeu du chat et de la souris auquel se livrent Rachel et Simon, interchangeant même parfois les rôles.
De cette quête identitaire au cours de laquelle l'héroïne doit interroger ses valeurs et son passé, ce qui marque, ce sont les dialogues, pleins d'ironie, d'humour acerbe, de citations de Shakespeare et de bons mots. Drôle, plein d'entrain, léger, ce roman divertit intelligemment.

8,5/10

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