Le blog d'Elisabeth - Mon ciné, mes bouquins

François n’a pas remis les pieds dans sa famille depuis dix ans après une violente dispute avec son père, Meng. Poussé par Sophie, sa compagne enceinte, il se décide à reprendre contact avec les siens...  Je m'attendais à une comédie un peu lourdingue sur les différences culturelles. Il s'agit en fait d'une comédie pas idiote qui se sert des différences culturelles pour amuser tandis qu'elle émeut avec le thème de la filiation, du passage de témoin et de l'émancipation. Frédéric Chau a une palette de jeu plus large que ce qu'il avait laissé voir jusqu'à présent. Bing Yin, Medi Sadoun, Li Heling, Julie de Bona et Steve Tran complètent efficacement le casting. Je regrette que les personnages secondaires soient sous-employés par un scénario sans innovation, certes drôle mais aussi bien doté en clichés. En revanche, je fus heureusement surprise par l'émotion que dégagent certaines scènes. La bienveillance qui émaille tout le film donne le sourire. Ri

Jérem, installé dans la maison de sa mémé pour y composer son premier disque, y fait la rencontre de So, enquêtrice pour le compte de la start-up Digital Cool qui l'a persuadé de prendre à l'essai Yves, un réfrigérateur intelligent, censé lui simplifier la vie… Je m'attendais à une fable un peu barrée sur l'invasion de nos vies par la technologie connectée, notamment via la domotique. Que nenni, c'est une fable malsaine, vulgaire, un rien chiante, sur un frigo tout puissant qui sait tout faire et surtout manipuler les gens. Trop d'anthropomorphisme rend le propos peu crédible. Si William Lebghil joue parfaitement le jeune crétin mou au rire gras et débile, il faut avouer que son personnage a peu d'intérêt. Doria Tillier illumine l'écran, son potentiel érotique fort rend sensuelle la scène la plus bizarre que j'ai vu depuis longtemps. Les seconds rôles, dont Philippe Katerine, servent de piètres faire-valoir sans personnalité. Le scénario, dan

Coline et André sont en parfaite harmonie avec leur fille, Garance, et leur gendre Harold. Mais ces derniers se séparent. Les beaux-parents ne peuvent s’y résoudre : elle l’a largué, mais pas eux...  J'avais un peu peur en arrivant dans la salle (quasi vide par ailleurs) une comédie française, Bourdon + Balasko sur des beaux-parents envahissants... S'il évite de se montrer trop bas du plafond, trop lourd, en revanche, il n'évite pas les clichés. D'autre part, les rebondissements ne sont pas nombreux et finalement les beaux-parents pas si envahissants. Tout cela manque de piquant. Néanmoins, l'humour fonctionne bien, on rit et on sourit souvent. Bruno Bénabar est touchant en type intègre que personne ne veut croire face à une Charlie Bruneau déchaînée. Bourdon et Balasko forment un couple sans doute un peu sage mais finalement plutôt marrant. Le casting paraît bien s'amuser dans des situations légères, pas toujours crédibles, parfois proches d'un vaudev

Orphelin, il trouve l’amitié, l’amour et l’inspiration au sein d’un groupe de camarades de son école. Mais la Première Guerre Mondiale éclate et menace de détruire cette « communauté ». Ce sont toutes ces expériences qui vont inspirer Tolkien dans l’écriture de ses romans de la Terre du Milieu.  Je ne suis pas une passionnée du Seigneur des anneaux, aussi suis-je allée voir ce biopic sans préjugé, sinon le sentiment qu'il y avait beaucoup à montrer. Je regrette que le scénario s'étende autant sur la jolie histoire d'amour entre Tolkien et son épouse, au détriment de la construction de la Terre du Milieu et du T.C.B.S., cette fraternité qu'il a cofondée. Les passages les plus passionnants concernent la philologie et le sens des mots, le plus émouvant une rencontre avec la mère de l'un de ses amis. Les scènes de tranchée, signifiantes, sont répétitives et longues. Nicolas Hoult, délicat, sensible, campe un Tolkien brillant, drôle, cancre, un peu lisse, très

Incarcéré dans une prison du Nevada, Roman, violent et mutique, intègre un programme de réhabilitation sociale grâce au dressage de chevaux sauvages. Il va peu à peu réapprendre à se contrôler et surmonter son passé. Nevada est un film étrange, lent, parfois poussif à cause d'un scénario presque dépourvu de rebondissements, quasiment aussi mutique que son personnage principal, âpre, et pourtant plein d'espoir. Histoire de rédemption par la thérapie animale, il donne la part belle à l'interprétation intense de Matthias Schoenaerts et à l'atmosphère étouffante de la prison. Malgré les grands espaces arides de l'État qui donne son nom à cette première réalisation, on se sent aussi prisonniers que les personnages. Si on peut reprocher certains plans moches ou inutiles à Clermont-Tonnerre, on peut aussi lui accorder une jolie patte façon western et quelques scènes superbes, notamment avec les chevaux, sur une B.O intéressante. Les sous-intrigues plantent efficac

Les Men In Black ont toujours protégé la Terre de la vermine de l’univers. Cette fois, ils s’attaquent à la menace la plus importante qu’ils aient rencontrée : une taupe au sein de l’organisation Men In Black.  J'ai vu les précédents, je n'en garde pas un souvenir impérissable : une trilogie sympa, plutôt cool, sans plus. Cet opus renouvelle la franchise avec l'agent O comme passeuse. Les personnages sont attachants, drôles et, comme le film, plein d'énergie. Tessa Thompson et Chris Hemsworth forment un duo plein de charme, bien entouré par Liam Neeson, Rafe Spall, Emma Thompson et Rebecca Ferguson. Il y a des extraterrestres partout, ça c'est cool. L'action, fluide, émaille un scénario assez bien monté qui tient le suspense, même si j'avais le bon suspect en tête. Ça ne manque pas de peps mais peut-être de sérieux, ou de caractère. Tout cela s'avère lisse, balisé. L'histoire est menée tambour-battant mais aussi par-dessus la jambe, sans

Toute la famille de Ki-Taek est au chômage. Un jour, leur fils réussit à se faire recommander pour donner des cours particuliers d’anglais chez les Park. C’est le début d’un engrenage incontrôlable...  Le film se scinde en deux parties : la première est une comédie sociale avec une pointe d'arnaque, la seconde est un drame social tendu. J'ai nettement préféré la première, plus subtile, plus satirique, quand la seconde vire au thriller gore pourvue d'une fin à demi-floue. Disons que je n'ai pas pris le virage. Sur une B.O élégante et dans une maison sublime filmée avec une lumière magnifique, il détricote les relations dans la société coréenne, notamment entre employeurs et employés de maison grâce à d'excellents acteurs. Lucide, il critique les rapports sociaux fondés sur une forme d'hypocrisie aveugle, une condescendance lisse à peine dissimulée derrière des paroles polies. Dommage que la fin soit si grandiloquente. 5/10 

Au cours d'une mission de sauvetage dans l'espace, Jean Grey frôle la mort, frappée par une mystérieuse force cosmique. Cette force la rend non seulement infiniment plus puissante, mais aussi beaucoup plus instable...   Les X-Men ont au moins un avantage sur les autres Marvel : une plus grande sobriété et un premier degré assumé.  Il est ici question de grands enjeux : invasion extra-terrestre, contrôle de ses pouvoirs, place des mutants dans la société. Malheureusement, ils sont un peu sacrifiés aux états d'âme de Jean Grey, interprétée par Sophie Turner, qui, sans être mauvaise, manque peut-être un peu d'expérience pour le rôle qui aurait mérité de moins pleurnicher et plus agir. Heureusement, elle est épaulée par des acteurs talentueux : McAvoy, Fassbender, Hoult, Lawrence, Chastain, bien que sous utilisée. Je regrette un caractère déjà-vu, une sous-exploitation de toutes les pistes intéressantes par un scénario faiblard, sans aspérité. Malgré ses défauts, ce

Suite à une opération de chirurgie esthétique ratée, une comédienne fait appel à un sosie pour la remplacer sur son prochain tournage... sans se douter qu’il s’agit de sa propre sœur jumelle dont elle ignorait l’existence.  Je voulais me marrer et aimer cette comédie française. Je voulais vraiment. Et je suis déçue ! Parce que je ne suis pas rentrée dedans. Mathilde Seigner ne parvient jamais à incarner ces deux personnages. Peut-être parce qu'ils sont caricaturaux au possible : une actrice garce qui se croit sophistiquée avec une voix grave et une coiffeuse gentille à dégouliner avec une petite voix niaise. De surcroît, aucune de ses perruques ne lui va, c'est affreux. Marie-Anne Chazel s'en sort bien, Demaison est sous-exploité, de même que les autres rôles secondaires, de simples figures en carton-pâte. Quant au scénario, aussi mince et transparent que du papier à cigarette, il relève de l'indigence, à peine sauvé par quelques blagues efficaces. La satire du

Le film retrace la métamorphose de Reginald Dwight, un jeune pianiste prodige timide, en une superstar mondiale, connue sous le nom d’Elton John.  Après Freddie Mercury, Elton John. Il est difficile de ne pas comparer ces deux biopics, d'autant qu'on ne peut qu'être frappé par les nombreux parallèles entre leurs deux vies. Le premier était plus vibrant, plus inspirant, je suppose que cela tient à la personnalité magnétique du leader de Queen. Cela dit, ce film est pourvu de nombreuses qualités, à commencer, bien sûr, par la qualité de sa B.O reprenant nombre de titres du chanteur, les mélangeant joyeusement. Ensuite, Taron Egerton fait un travail incroyable de mimétisme sans perdre son charme. Il chante lui-même les titres avec un certain talent. Jamie Bell campe l'auteur Bernie Taupin avec beaucoup de subtilité. Bryce Dallas Howard joue avec brio la mère castratrice, destructrice, monstrueuse d'égoïsme. Gemma Jones s'offre un rôle de grand-mère bienv