Meurtre en Mésopotamie d'Agatha Christie

Je ne comptais pas publier d'avis concernant ce livre acheté dans une gare avant un trajet en train. Cependant, la pauvreté de la programmation cinématographique de cette semaine m'a conduite sur une autre voie. 
En arrivant sur le chantier de fouilles de Tell Yarimjah, Miss Leatheran ouvre de grands yeux. Quoi de plus dépaysant pour une jeune infirmière que ce pays exotique, cette équipe d'archéologues installée loin de tout ? Et quelle mission singulière que d'avoir à veiller sur la belle Mrs Leidner, en proie à des hallucinations et des terreurs diverses... Et lorsque cette dernière sera assassinée, Amy aura le rare privilège d'assister de près à une enquête de l'illustre Hercule Poirot...

Vous trouverez ici un petit paragraphe sur la précieuse dame Agatha. Pour la version longue, vous pouvez vous reporter à ma critique de Mort sur le Nil
Agatha Christie, née Agatha Mary Clarissa Miller (1890 - 1976), surnommée la « Reine du crime » est considérée comme l'auteur le plus lu chez les Anglo-Saxons après Shakespeare. Elle a écrit plusieurs romans sous le pseudonyme de Mary Westmacott. C'est aussi l'auteur le plus traduit dans le monde. Elle a publié 66 romans, 154 nouvelles et 20 pièces de théâtre. Ses romans et nouvelles ont été maintes fois adaptés au cinéma ou à la télévision. 


Cette enquête du détective belge est narrée par miss Leatheran, infirmière compétente et intelligente dotée d'un certain franc-parler assez plaisant, avec un rien du snobisme xénophobe des Britanniques de l'entre-deux guerres. Celle-ci raconte d'abord comment elle est arrivée sur les fouilles puis l'enquête jusqu'à son départ et celui de Poirot vers la Turquie et certain train. Elle constitue un témoin privilégié de l'atmosphère étrange qui règne sur le site puis assiste Poirot dans son enquête car elle prend la mort de sa patiente comme un échec personnel. Son point de vue est intéressant et permet d'observer le détective en action avec une certaine objectivité. D'abord sceptique, l'infirmière sera rapidement convaincue par les étonnantes capacités du petit bonhomme à tête en forme d'œuf.
Les personnages sont plus ou moins détaillés. Mrs. Leidner, épouse fascinante du directeur des fouilles, provoquant autant d'admiration que de rejet, a une belle épaisseur. Mrs. Mercado bénéficie d'un traitement assez négatif, la pauvre, tandis que son mari est assez transparent, de même que le professeur Leidner, Reiter et Emmott. Mr. Carey, lui, est décrit comme un très bel homme assez énigmatique, comme le père Lavigny. Coleman est un petit rigolo qui apporte une touche d'humour dans cette ambiance assez tendue. Miss Johnson campe la vieille fille solide mais néanmoins sympathique. 
L'intrigue ne contient pas de réelle complexité mais il s'agit presque d'un meurtre dans une pièce fermée de l'intérieur, ici c'est un meurtre commis dans une pièce dans laquelle personne n'a pu entrer sans être vu. Tous sont suspects, sans l'être, tous ont un mobile, tous sont perplexes. Le lecteur aussi. Le dénouement, d'ailleurs, s'avère un peu tiré par les cheveux, ou incroyablement ingénieux. 
Christie, qui déroule agréablement le programme habituel, profite de ce roman pour décrire en creux des fouilles archéologiques (qu'elle connaissait bien), donnant une couleur particulière à ce roman.

7,5/10

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