Ma vie avec John F. Donovan de Xavier Dolan















 

Dix ans après la mort d’une vedette de la télévision américaine, un jeune acteur se remémore la correspondance jadis entretenue avec cet homme, de même que l’impact que ces lettres ont eu sur leurs vies respectives. 


D'abord, je ne comprends pas pourquoi Death and life of John F. Donovan est devenu Ma vie avec... La traduction n'était tout de même pas si complexe. Ensuite, j'avoue avoir hésité à voir le film car Kit Harington ne me semblait pas être un acteur de nature à faire naître la passion dévorante que suggère le synopsis, cf l'improbable bluette ratée Pompéi dans laquelle il s'est commis il y a quelques années. J'ai bien fait de tenter ma chance. Dolan confirme qu'en plus de savoir choisir la musique, excellente, il est un merveilleux directeur d'acteurs, il parvient à leur tirer des expressions criantes de sincérité, malgré sa propension à parfois sombrer dans le mélo frôlant l'invraisemblance. Ses choix de plan, en revanche, sont plus discutables : il passe beaucoup de temps en plan très serré sur les visages, parfois en contre-jour ou dans l'ombre, au détriment de l'environnement. Je serais bien en peine de décrire les décors. On retrouve ici l'un de ses thèmes fétiches : la relation à la mère ainsi qu'au frère, les réunions de famille bruyantes, homosexualité, mais aussi les affres de la célébrité et celles de la fascination. Kit Harington étonne dans le rôle de cette star montante qui essaie de cacher ses secrets et de vivre sa vie malgré l'attention du public et des médias. L'adorable Jacob Tremblay et Ben Schnetzer se partagent celui du fan qui, devenu une star montante à son tour, publie les lettres échangées avec son idole. Thandie Newton campe habilement une journaliste politique d'abord agacée et sceptique, puis émue par cette étrange relation et la vie finalement assez triste de Donovan. Susan Sarandon, impériale de justesse, Nathalie Portman et Katie Bates jouent les mères, réelles ou de substitution, qui accompagnent plus ou moins bien les héros. C'est drôle comme ce film a un caractère intime, émouvant, et immense à la fois. Certaines scènes émergent et restent en mémoire, notamment trois : la réconciliation entre le petit Rupert et sa mère, le quasi monologue de l'agent, le bain. Comme tous les films de Dolan, celui-ci est trop, trop tout, mais cette fois -encore- ça marche et le film emporte le tout.

9/10

 

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