Le crime d'Halloween d'Agatha Christie

Dans la librairie ce jour-là, le volume était l'unique Christie de la même collection que mes autres possessions que je n'avais pas lu.
Pour Halloween, Mrs Drake a organisé une soirée enfantine. Les enfants participent aux préparatifs, sous l’œil nonchalant de Mrs Oliver, qui croque son éternelle pomme. "Savez-vous que j'ai eu l'occasion d'assister à un vrai meurtre ? "se vante Joyce, une fillette à la langue bien pendue, devant la célèbre romancière. Tout le monde lui rit au nez : Joyce ne sait plus qu'inventer pour se rendre intéressante. Après la fête, on découvre le cadavre de la petite dans la bibliothèque. Bouleversée, Mrs Oliver fait aussitôt appel à son ami, Hercule Poirot. 

Pour plus d'informations sur Dame Agatha, vous pouvez vous contenter du petit paragraphe qui suit. Pour la version longue, vous pouvez vous reporter à ma critique de Mort sur le Nil. 
Agatha Christie, née Agatha Mary Clarissa Miller (1890 - 1976), surnommée la « Reine du crime » est considérée comme l'auteur le plus lu chez les Anglo-Saxons après Shakespeare. Elle a écrit plusieurs romans sous le pseudonyme de Mary Westmacott. C'est aussi l'auteur le plus traduit dans le monde. Elle a publié 66 romans, 154 nouvelles et 20 pièces de théâtre. Ses romans et nouvelles ont été maintes fois adaptés au cinéma ou à la télévision. 

Je dois avouer que ce court roman s'avère décevant. Il date de 1969 et Hercule Poirot est quelque peu déplacé en cette fin des swinging sixties. Qui d'ailleurs ne swinguent pas tellement dans la campagne anglaise. On y trouve les protagonistes habituels - une organisatrice aussi efficace que tyrannique, un jardinier épris de beauté, une gamine rêveuse, deux jeunes très à la mode, etc...- à peine ébauchés. Après le meurtre et l'entrée en scène d'Hercule Poirot, on tourne en rond pendant un bon moment sur le mode "les enfants de nos jours montent en voiture avec n'importe qui, la jeunesse de nos jours, ce n'est plus ce que c'était, la victime était une petite menteuse vantarde et elle a été tuée par un sadique sexuel qui passait par là". Et ce pendant tous les interrogatoires menés par notre détective préféré. Cette redondance finit par agacer, d'autant plus que la fin arrive de façon abrupte comme si Agatha Christie en avait subitement eu assez de radoter sur les temps modernes et d'emmêler les fils d'une intrigue inutilement complexe. Elle offre un dénouement déconcertant.
J'ai apprécié en revanche les parties de ping-pong verbal entre Poirot et Oliver, très drôles, ainsi que les petits détails supplémentaires appris sur le détective. Ah ! Hercule et sa délicieuse coquetterie.  C'est grâce à ces deux personnages que le roman nous tient en haleine malgré ses gros défauts.

4/10

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