La pelouse camomille de Mary Wesley
J'ai lu ce roman une première fois à la fin du lycée ou au tout début de mes études. Par la suite, j'ai lu trois autres œuvres de cet auteur. Après une première tentative de relecture ratée il y a quelques années, je viens de finir une relecture réussie.
Comme chaque été, les cinq neveux de Richard et d'Helena se
retrouvent dans la maison de Cornouailles. C'est le temps béni des
jeux, des baignades, des après-midi paresseux sur la pelouse de
camomille, sans autre souci que ces tourments de l'amour. La petite
Sophy donnerait sa vie pour Oliver qui, lui, est fou de Calypso, si
belle et si lointaine. Elle a juré d'épouser un homme riche. Mais
nous sommes en août 1939. La guerre est sur le point d'éclater, qui
mettra fin à l'enfance. Une atmosphère d'angoisse et d'euphorie
paradoxale s'installe, qui portera les relations à un degré
d'intensité exceptionnel.
Mary Wesley, CBE, nom de plume de Mary Aline Mynors Farmar (1912 -
2002), est une romancière anglaise, spécialisée dans le roman
historique qui met en scène des conflits familiaux et dans la
littérature d'enfance et de jeunesse.
Fille du colonel Harold Mynors Farmer, elle est élevée dans la
somptueuse propriété familiale. Enfant difficile, elle a eu seize
gouvernantes et a entretenu une relation conflictuelle avec ses
parents, et tout particulièrement avec sa mère. Adoptant le
pseudonyme de Mary Wesley, elle amorce sa carrière en littérature
dès les années 1960 avec deux romans de littérature d'enfance et
de jeunesse. Elle cesse de publier pendant plus de dix ans, puis
donne un dernier titre pour la jeunesse avant de devenir romancière
de sagas familiales. Ce sont les souvenirs de la situation familiale
tendue de sa jeunesse qui sont évoqués dans son roman le plus
connu, La Pelouse de camomille (The Camomile Lawn, 1984), à
la publication duquel l'un de ses frères s'est en vain objecté. Par
ailleurs, c'est la vie de ses grands-parents maternels qui sert de
base au roman historique Sucré, salé, poivré (Harnessing
Peacocks, 1985). Ces deux romans, ainsi deux autres, ont fait l'objet
d'adaptations par la télévision britannique.
Dans ce roman ironique, irrévérencieux et parfois cruel, on suit le parcours un rien chaotique de cinq jeunes gens et de deux couples. Autant Sophy et Polly sont immédiatement sympathiques, autant Helena et Calypso sont plus antipathiques alors que Max et Richard se révèlent au fil des pages. Pendant la guerre, si les jeunes gens n'apparaissent plus qu'en permission, les messieurs plus âgés prennent leur revanche et les femmes s'amusent, papillonnent et découvrent leur liberté. La guerre tue, parfois tout près, mais à l'arrière, on est bien décidé à revendiquer son droit au bonheur et à la légèreté. Et bien plus tard, lorsqu'ils se replongent dans leurs souvenirs, ces jeunes devenus vieux éludent les questions gênantes mais sont toujours partant pour une vacherie.
Mary Wesley a une écriture fine, maligne et ciselée. Elle s'amuse des tribulations amoureuses et sexuelles de ses personnages et souffle un vent de liberté et d'impertinence sur leurs vies. Elle décrit bien l'atmosphère d'urgence de vivre, passionnément et fort et sait créer des personnages qui ont du mordant, comme ses dialogues, parfois agaçants, parfois émouvants.
Au final, un roman plaisant, idéal pour les vacances ou pour s'en donner le goût. Une lecture légère qui appelle à profiter de la vie.
8/10
Commentaires
Enregistrer un commentaire