La femme au tableau

Maria Altmann, septuagénaire excentrique, confie une mission des plus sidérantes à Randy, jeune avocat : l’aider à récupérer l’un des plus célèbres tableaux de Gustav Klimt, exposé en d’Autriche, dont elle assure que celui-ci appartenait à sa famille ! Mais l’Autriche n’entend évidemment pas rendre la « Joconde autrichienne » à sa propriétaire légitime…
Ce qui frappe d'abord, c'est la facilité avec laquelle on entre dans cette histoire qui mêle habilement deux époques. La reconstitution des années 30 et du début des années 40 est impeccable, tout à tour mélancolique et joyeuse. Les personnages ont une vraie profondeur. Helen Mirren est extraordinaire, très touchante et en même temps drôle et piquante. Maria est compliquée, elle veut que justice soit rendue mais pense aussi abandonner plusieurs fois, désemparée par l'ampleur et la difficulté de la tâche. Ryan Reynolds m'a surprise, dans le bon sens, c'est la première fois qu'il m'émeut. Tous les seconds rôles sont parfaits : de Charles Dance, glacial, au talentueux Daniel Brühl, en passant par l'attachante Katie Holmes, aux charmants et émouvants Max Irons et Tatiana Maslany, sans oublier la troublante Antje Traue de le rôle de la belle Adèle. Le cinéma s'intéresse rarement à l'Autriche pendant la guerre, voilà chose faite. On y découvre la persécution des Juifs, abjecte, et le vol de leurs biens, y compris leurs œuvres d'arts. On découvre aussi, atterré, la volonté de non restitution de l'Autriche moderne, dérangeante. Cependant, son point de vue n'est pas réellement présenté, c'est sans doute l'un des seuls défauts du film avec le fait que j'aurais aimé plus voir les toiles. Certaines scènes sont sincèrement émouvantes, sans grands violons. D'autres, comme celle du mariage, sont de petites merveilles.
9,5/10
 



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