The giver
Dans un
futur lointain, les émotions ont été éradiquées en supprimant
toute trace d'histoire. Seul "The Giver" a la lourde tâche
de se souvenir du passé, en cas de nécessité. On demande alors au
jeune Jonas de devenir le prochain "Giver"...
Je n'ai pas
vu la bande-annonce, juste lu le synopsis, donc je ne savais pas
vraiment ce à quoi je devais m'attendre. Finalement, c'est une bonne
surprise. Le réalisateur a une une bonne idée de départ :
l'utilisation du noir et blanc. Cet affadissement de l'image exprime
clairement l'affadissement de la vie dépourvue d'émotions.
D'ailleurs l'esthétique est extrêmement soignée. L'histoire est
assez classique : une dystopie dépourvue d'émotion dont s'émancipe
peu à peu un individu qui souhaite que tout le monde profite de ses
découvertes. Les ficelles sont bien connues et pourtant, contre
toute attente, ça marche. Je me suis laissée cueillir par l'émotion
qui se dégage du film, notamment grâce aux interprètes : Jeff
Bridges en type bourru prêt à passer le flambeau, Brenton Thwaites,
un peu pâle en jeune garçon curieux avide d'émotions nouvelles,
Meryl Streep en doyenne figure de sagesse mais aussi d'autoritarisme,
Alexander Skarsgård à qui la douceur va bien, Katie Holmes à qui
la sévérité va bien, Odeya Rush en jolie jeune première.
L'utilisation d'images du passé superposées et les sensations
fortes éprouvées par le héros est classique mais fonctionne. Je
n'ai pas pu m'empêcher de comparer ce film avec Le Labyrinthe qui
part d'une idée semblable : l'émancipation d'une communauté
restreinte vers une autre vérité. The giver bénéficie de plus
d'allant, d'un certain souffle épique, et peut-être d'un enjeu plus
marqué. Cela aurait gagné à être plus pointu, moins ciblé young
adults.
8/10
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