Le jeu de l'ange de Carlos Ruiz Zafon

J'ai acheté ce livre sur le seul nom de l'auteur dont j'ai adoré les deux précédents livres que j'avais lu. Et puis je l'ai laissé reposer sur ma commode bon nombre de semaines, attendant le bon moment. Ce fut à mon retour de vacances.


« Je t’emmènerai dans un endroit secret où les livres ne meurent jamais et où personne ne peut les détruire… »

Barcelone, années 1920. David Martin, dix-sept ans, travaille au journal La Voz de la Industria. Son existence bascule un soir de crise au journal : il faut trouver de toute urgence un remplaçant au feuilletoniste dominical. Sur les conseils de Pedro Vidal, chroniqueur à ses heures, David est choisi. Son feuilleton rencontre un immense succès et, pour la première fois, David est payé pour ce qu'il aime le plus au monde : écrire. Mais écrire peut coûter cher à celui qui s'adonne à sa passion sans s'économiser, surtout qu'un étrange éditeur s'intéresse de très près à son talent.

Carlos Ruiz Zafon (1964 - ) est un auteur et scénariste espagnol vivant aux États-Unis. Il a gagné plusieurs prix dont le prix Femina en 2004 et le prix Michelet en 2005. En plus de Marina, il a écrit deux trilogies : Le cimetière des livres oubliés et la Trilogie de la brume.

Ce volume est assez imposant si l'on compare avec les courts Marina et Le prince de la brume. Chouette ! Là encore, la fin de l'enfance est évoquée, de même que l'importance des choix. Barcelone, personnage cher à l'auteur, est très présente, décrite évoquée, critiquée, admirée. La ville influe sur l'atmosphère du roman, sombre, un peu magique. D'ailleurs l'intrigue est basée autant sur la folie de l'homme que sur un fond de magie, disons de subtil fantastique. La religion est également longuement évoquée, Ruiz Zafon en profite pour écrire des dialogues intelligents, philosophiques. Il décrit longuement le processus d'écriture.
On s'attache aux personnages. A David bien sûr, David qui fait sans cesse de mauvais choix qui provoquent son malheur, aux Sempere père et fils, libraires au grand cœur, passionnés par la littérature et les écrivains, mais surtout à Isabella, personnage fantasque à la répartie acérée. Ce qui fait de ce livre un page turner, c'est surtout la qualité de l'écriture, précise, efficace, fluide.
Le rythme assez lent, maniant avec talent les ellipses, m'a plu car cela permet à l'intrigue de se développer complètement. Toutefois, quelques descriptions sont un peu longuettes. On se prend volontiers au jeu de cette intrigue complexe, faite d'éléments imbriqués, un brin emberlificotée. D'ailleurs le final laisse le lecteur sur sa faim, sans expliquer complètement ce qui s'est passé, avec une fin un peu abrupte.
Je n'ai plus qu'à lire L'ombre du vent, roman précédent dans la trilogie de Le cimetière des livres oubliés, ce qui m'avait échappé lorsque j'ai acheté Le jeu de l'ange.

8,5/10

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