Le Grand vaisseau de Robert Reed
J'avais une envie de bonne science-fiction et la couverture de ce livre m'a plu. Le résumé de quatrième de couv' était prometteur. Je me suis lancée.
Venu du fin fond de l'espace, un énorme vaisseau à la dérive est
repérée par les humains. Ils s'y installent et défendent alors
farouchement leur trouvaille. De la taille d'une planète, le Grand
vaisseau accueille des touristes humains et extraterrestres pour une
croisière autour de la galaxie. En ce lointain futur, les humains,
immortels, accomplissent sans difficulté les voyages qui durent
plusieurs milliers d'années. Ils pensent bien connaître leur
vaisseau jusqu'au jour où se révèle une salle secrète contenant
une planète. La maîtresse capitaine ordonne une mission
d'exploration constituée de ses meilleurs capitaines. Mais un
accident survient et ceux-ci se retrouvent naufragés. Isolés,
déconnectée du Vaisseau, ils n'ont comme solution que de patienter
les quelques milliers d'années nécessaires au développement d'une
civilisation évoluée leur permettant d'élaborer les moyens de
s'échapper.
Robert Reed (1956 - ) est un écrivain de science-fiction américain.
De formation scientifique, il commence par occuper quelques emplois
dans l'industrie de 1979 à 1987, date a laquelle il obtint un
Bachelor of Science en biologie au Nebraska Wesleyan University. Il
arrête de travailler pour se consacrer entièrement à l'écriture
de romans de science-fiction. Son premier roman, The Leeshore
(inédit en France), paraît la même année. En 1986, il remporte le
grand prix du « Writers of the Future Contest », financé par la
fondation L. Ron. Hubbard, pour sa nouvelle Mudpuppies.
Ce qui frappe d'abord, c'est le concept : un vaisseau grand comme une planète, si immense qu'une planète se trouve à l'intérieur et des êtres immortels, auto-réparants, génétiquement modifiés. La première partie est intéressante, la seconde glaçante. Et les deux posent des problèmes. D'une part, les descriptions du vaisseau sont longues, souvent trop, et cassent le rythme déjà assez lent. De plus, un vocabulaire technique est employé et m'a souvent perdue en cours de route. D'autre part, les personnages manquent cruellement d'humanité et donc d'émotion. Il est difficile de s'identifier à des êtres immortels qui ne sont plus que d'origine humaine. Les deux personnages principaux, Miocène et Washen, ne sont pas inintéressantes mais trop peu décrites. Elles éprouvent peu d'émotion, encore que la première crève d'ambition.
Pourtant, j'ai suivi leur parcours avec intérêt, sûrement parce que je suis persévérante et que l'auteur a des idées originales, du moins au départ. En effet, la lutte de pouvoir entre les différents personnages est assez classique. On se demande sans cesse quelle est l'étape suivante malgré un style plutôt sec. Le roman a de l'ampleur, aussi bien temporelle que philosophique, puisqu'il traite de la naissance d'une religion, de l'autorité et de la construction d'un État.
Le concept de départ, pour original qu'il soit, engendre ses propres faiblesses.
5/10
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